ASIE/SRI LANKA - L'Église exprime sa consternation face à la crise de l'État de droit

mardi, 2 août 2022 justice   légalité   politique   société   citoyenneté  

Colombo (Agence Fides) - La grave crise politique, économique et sociale que traverse le Sri Lanka est liée à une crise tout aussi grave de l'État de droit : c'est la pensée exprimée par l'Archevêque de Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith, qui a réitéré la profonde préoccupation et la consternation de toute la communauté catholique pour la situation dans laquelle se trouve la nation. Comme l'a appris Fides, lors de la célébration de la messe du 150ème jubilé en l'église des Saints Apôtres de Modara, célébrée le 31 juillet, le cardinal a demandé à l'assemblée de toujours veiller et protéger l'état de droit dans le pays. La nation, a-t-il dit, est tombée dans un abîme à cause de personnes avides de pouvoir et de richesse, qui ont trahi les politiques convenues par tous. Dans une situation aussi délicate, les croyants de ce qu'il a appelé un "Dharmadweepa" ("terre de religion"), sont appelés à s'intéresser et à prendre des responsabilités dans les conditions sociales et politiques du pays, en promouvant et en luttant pour la justice, la légalité, l'État de droit et la dignité de chaque homme et de chaque femme.
"On devrait avoir honte devant le monde. Il n'y a pas de loi dans le pays. Il n'y a pas de place pour la justice. Il n'y a que l'anarchie et la loi des puissants", a-t-il remarqué, faisant également référence aux massacres de Pâques 2019, lorsque des attaques terroristes ont frappé des églises et des hôtels. "Nous avons demandé une enquête indépendante, mais rien n'a été fait dans notre pays pour poursuivre ceux qui ont été identifiés comme coupables", a noté le cardinal.
Rappelant les 269 personnes décédées à Katuwapitiya, Kochikade et dans de nombreux autres endroits à Pâques 2019, le cardinal a déclaré avec tristesse que "jusqu'à aujourd'hui, justice n'a pas été rendue pour eux, ce qui montre le pouvoir de certains" qui n'ont pas été poursuivis pour le mal qu'ils ont fait.
Dans un passage critique pour le destin du Sri Lanka, le cardinal a fait appel à la responsabilité personnelle de chaque baptisé et de chaque citoyen, qui est la voie de l'espoir d'un avenir meilleur : "Vivons une vie selon les principes et les valeurs évangéliques de paix, de justice, de transparence, d'honnêteté, en travaillant, chacun à sa manière, a-t-il insisté, pour le bien commun de la société et de la patrie.
(SD-PA) (Agence Fides 2/8/2022)


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