AFRIQUE/ETHIOPIE - Le siège du Tigré se poursuit, l'éparque d'Adigrat plaide pour une intervention immédiate

mardi, 26 juillet 2022

Adigrat (Agence Fides) - "Comprenez que cette situation continue de génocide silencieux consume chaque jour, chaque minute et chaque heure, un nombre immense de vies innocentes d'enfants, de femmes et d'hommes de tous âges ; cessez de soutenir et d'entretenir cet acharnement et débloquez plutôt et rétablissez les services de base à la population du Tigré ; exercez une pression sérieuse et entreprenez des mesures et un dialogue gouvernemental pacifique avec toutes les instances qui participent au conflit". C'est un nouvel appel sincère de l'éparchie catholique d'Adigrat au gouvernement fédéral, à tous les gouvernements qui le soutiennent, aux organismes non gouvernementaux nationaux et internationaux, ainsi qu'aux entreprises qui contribuent ou pourraient contribuer de quelque manière que ce soit à la prolongation de cette guerre, de ce siège et de ce blocus.
"Avec le peuple, mon clergé, les religieux et religieuses et les laïcs du diocèse, je fais personnellement l'expérience de la souffrance de mon peuple et je ne peux m'empêcher d'élever la voix contre ce quotidien douloureux, implorant la paix de notre Dieu d'amour devant lequel je m'agenouille chaque jour pour prier, et qui a donné sa vie 'pour que l'humanité ait la vie et qu'elle l'ait en abondance' (Jn.10:10). C'est ce qu'a déclaré l'évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat, Mgr Tesfaselassie Medhin, dans une note de l'éparchie catholique reçue par l'Agence Fides. "Si cette situation horrible n'est pas résolue le plus rapidement possible", a poursuivi l'éparque, "nous sommes déjà et nous serons les témoins de l'horreur d'une crise humanitaire bien plus grave et de pertes de vies humaines au Tigré. Par conséquent, en tant que partie du corps plus large de l'Église catholique universelle et sur la base de ses valeurs évangéliques et de ses principes de justice sociale, nous lançons un nouvel appel au gouvernement fédéral, à tous les gouvernements qui le soutiennent à l'extérieur, aux organismes non gouvernementaux nationaux et internationaux, ainsi qu'aux entreprises qui contribuent ou pourraient contribuer de quelque manière que ce soit à la prolongation de cette guerre, de ce siège et de ce blocus.
Ce n'est qu'au cours des derniers mois que l'aide humanitaire est arrivée, mais très peu par rapport aux besoins existants", explique-t-il. Tous les services de base, tels que les transports terrestres et aériens, les télécommunications, les services bancaires, etc. sont toujours bloqués. Les biens et services de base ne sont pas disponibles sur le marché ou sont extrêmement chers, de sorte qu'ils sont inaccessibles à la population. En outre, le manque de carburant et d'argent, associé aux sanctions imposées par le gouvernement fédéral, a empêché l'aide humanitaire d'atteindre les personnes touchées par la guerre qui vivent dans plusieurs districts ruraux et urbains de la région nord de l'Éthiopie."
L'évêque Medhin a souligné l'incapacité des maisons de formation de l'Église catholique, ainsi que des institutions qu'elles servent, à fournir des services adéquats aux fidèles et à la population en général. "Il est extrêmement difficile, voire impossible, de fournir les moyens de subsistance pastoraux, éducatifs, sanitaires, humanitaires, d'adaptation et d'atténuation du changement climatique, etc. envisagés par les programmes de développement sociologique", a averti l'éparque. "Le siège/blocus continu du gouvernement et des forces d'occupation nous a complètement isolés de nos pasteurs et de nos communautés, du reste du monde et de nos réseaux catholiques internationaux. En conséquence, 5,2 millions de personnes sont contraintes de souffrir de malnutrition sévère, de faim et de quasi famine."
"Nous sommes très reconnaissants à nos partenaires locaux et internationaux qui apportent leur soutien et à tous ceux qui œuvrent pour mettre fin à cette pénible crise humanitaire", a conclu Mgr Medhin.
Selon la dernière évaluation du Bureau de l'éducation du Tigré, on estime que 1,7 million d'élèves ont été privés de services éducatifs pendant près de trois ans (Covid-19 suivi de deux années de guerre). Plus de 2 millions de personnes vivent dans des centres pour personnes déplacées dans diverses villes et zones rurales du Tigré, dont plus de 100 000 à Adigrat, sans nourriture, abri, eau, médicaments et autres besoins fondamentaux.
Le conflit remonte à début novembre 2020 (voir Fides 6/11/2020). On estime que 7,4 millions de personnes vivent dans une situation humanitaire grave. (GF/AP) (Agence Fides 26/7/2022)


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