AMÉRIQUE/NICARAGUA - "La loi est souveraine et non l'arbitraire des hommes" : les Évêques après les dernières arrestations d'opposants

jeudi, 17 juin 2021 elections   politique   eglises locales  

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Managua (Agence Fides) - Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a souligné hier, mercredi 16 juin, qu'" il n'y a pas de conditions " pour des " élections libres et équitables " au Nicaragua, et a demandé la " libération immédiate " des quatre candidats à la présidence récemment détenus par le régime de Daniel Ortega. Dans une déclaration publique, M. Blinken a exprimé son "ferme soutien" à la résolution adoptée mardi 15 par une large majorité de 26 pays de l'Organisation des États américains (OEA), qui demande la "libération immédiate des candidats à la présidence et de tous les prisonniers politiques". Le chef de la diplomatie américaine a appelé le régime Ortega-Murillo à changer de direction, à respecter la Constitution et la Charte démocratique interaméricaine, et à permettre aux Nicaraguayens d'exercer pleinement leurs droits, notamment celui d'élire leurs dirigeants lors d'élections libres et équitables.
Selon la presse internationale, la police a arrêté quatre candidats à l'élection présidentielle du 7 novembre : Cristiana Chamorro, Arturo Cruz, Félix Maradiaga et Juan Sebastián Chamorro García. En outre, plusieurs personnalités de l'opposition sont assignées à résidence. Début mai, le gouvernement a interdit à l'alliance de la Coalition nationale de l'opposition de participer aux élections. Le parti Citoyens pour la liberté, pour lequel Chamorro voulait se présenter, est donc la principale formation politique des opposants au gouvernement. Cristiana Chamorro en particulier est la plus connue des candidats de l'opposition, elle est en tête dans les sondages et est une figure populaire (voir Fides 8/06/2021).
La Conférence épiscopale du Nicaragua a recommandé dans un document, publié à la suite de l'arrestation de plusieurs politiciens de l'opposition, d'éviter l'institutionnalisation des arrestations arbitraires et illégales, la "persécution" contre les opposants et les médias, et a dénoncé "la situation persistante d'injustice". L'épiscopat a exhorté les Nicaraguayens à "élire des représentants qui respectent la dignité de la personne, les droits de l'homme, la liberté, la vie depuis la fécondation dans le ventre de la mère jusqu'à la mort naturelle, et la famille naturelle et traditionnelle, telle que Dieu l'a créée". Lors des élections du 7 novembre, le président Daniel Ortega tente par tous les moyens d'être réélu pour cinq années supplémentaires.
"Il est nécessaire d'empêcher que la restriction arbitraire et illégale des libertés civiles, la persécution des opposants et des médias, la situation persistante d'injustice, les lois préjudiciables aux droits de l'homme, l'état de siège et les troubles politiques, ne soient institutionnalisés dans notre pays", écrivent les Évêques dans le document signé le week-end dernier. Le principe de l'État de droit est que "la loi est souveraine et non l'arbitraire des hommes".
" Nous voulons et préférons un système démocratique pour le Nicaragua, où l'autorité politique est responsable devant le peuple et où les organes représentatifs doivent être soumis au contrôle effectif du corps social ", poursuit le texte envoyé à Fides. "Ce contrôle par le corps social", indique la Conférence épiscopale, "est possible tout d'abord par des élections libres, crédibles, observées au niveau national et international, qui permettent à leur tour l'élection et aussi le remplacement des représentants."
Le Message conclut en invitant toutes les communautés catholiques à organiser des journées de prière pour la patrie, qui commenceront en ce mois dédié au Sacré-Cœur de Jésus et se termineront le 15 août, jour de la commémoration de la première consécration du Nicaragua à la Vierge.
(CE) (Agence Fides 17/06/2021)


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