AMERIQUE/CILE - Les Évêques d'Antofagasta dénoncent la détention, le harcèlement et la déportation des migrants vénézuéliens

lundi, 7 juin 2021

Antofagasta (Agence Fides) - " En tant qu'évêques de l'Église catholique de Norte Grande, nous demandons le respect de l'État de droit qui doit régir toutes les actions des organes de l'État, encore plus lorsqu'il s'agit de mesures qui affectent la liberté de circulation des personnes vivant sur le territoire national. Une procédure conforme à la loi n'est pas une option dans un État démocratique comme la République du Chili, indépendamment du fait que les personnes impliquées sont des citoyens d'autres pays".
La demande est contenue dans la déclaration que les Évêques de la Province ecclésiastique d'Antofagasta ont publiée dans l'après-midi du samedi 5 juin 2021, exprimant "le rejet et la préoccupation concernant les différents épisodes de détention, de déportation et de harcèlement que la population migrante de Norte Grande a subi de la part de l'Administration de l'État."
Le texte, envoyé à l'Agence Fides, est signé par les Évêques Ignacio Ducasse Medina, Archevêque d'Antofagasta, Moisés Atisha Contreras, Évêque de San Marcos de Arica, Guillermo Vera Soto, Évêque d'Iquique et Óscar Blanco Martínez, Évêque de San Juan Bautista de Calama. Les Évêques ont rappelé que depuis le mois de février, ils ont été témoins "avec grand regret, de situations de détention et d'expulsion subies par des migrants, principalement de nationalité vénézuélienne". C'est avec une inquiétude particulière qu'ils ont ensuite entendu l'annonce du gouvernement selon laquelle 15 vols de déportation seraient effectués au cours de l'année 2021, le premier ayant eu lieu le 25 avril depuis la ville d'Iquique. "Malheureusement, cette opération a été répétée ce vendredi et ce samedi, fixant l'expulsion au dimanche 6 juin, transférant les détenus de Santiago et d'autres lieux à Iquique, pour être finalement emmenés au Venezuela."
Les Évêques dénoncent : " nous avons appris que les processus actuels de détention et d'expulsion ont enregistré d'importants défauts de légalité ", rappelant que la Cour Suprême " a déclaré à plusieurs reprises l'illégitimité des actes administratifs qui expulsent les migrants et la manière dont cela a été fait ".
Dans leur déclaration, les Évêques soulignent également que les expulsions sont effectuées dans le délai fixé par la nouvelle loi sur les migrations et les étrangers, car les les migrants qui sont entrés illégalement dans le pays peuvent le quitter volontairement. "Expulser des personnes dans ce scénario revient à transformer le contenu de l'article 8 transitoire en lettre morte. D'autant que les frontières terrestres du pays sont fermées et que les conditions pour quitter le Chili vers d'autres destinations restent extrêmement difficiles et coûteuses en raison de la pandémie."
Enfin, les Évêques se disent particulièrement préoccupés par le fait que la plupart des personnes touchées par ces politiques migratoires sont des citoyens vénézuéliens, "qui ont quitté leur pays d'origine dans des conditions pratiquement forcées, devenant ainsi des personnes qui ont besoin d'une protection spéciale de la part des organisations internationales et certainement de notre pays". Ils appellent donc à la recherche de voies viables et humanitaires qui permettent au Chili et au reste des pays de la région "d'assumer la réalité que vit notre sous-continent". (SL) (Agence Fides 07/06/2021)


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