AFRIQUE/MALI - Appel en faveur de la libération rapide d'une religieuse enlevée... voici quatre ans

samedi, 6 février 2021 instituts missionnaires   enlèvement   eglises locales  

Rome (Agence Fides) – « La Congrégation des Sœurs franciscaines de Marie Immaculée prie actuellement une neuvaine de prière particulière pour la libération de Sœur Gloria Cecilia Narváez. En effet, le 7 février marquera le 4ème anniversaire de son enlèvement au Mali. Malheureusement, jusqu'ici les efforts visant à sa libération n'ont connu aucun succès ». C'est ce que raconte à l'Agence Fides Sœur Noemi Quesada, ancienne Supérieure générale de la Congrégation qui, à la veille de ce triste anniversaire, lance cet appel : « Nous demandons urgemment aux ravisseurs de la libérer le plus vite possible parce que sa santé n'est pas bonne. Sœur Gloria [Cecilia Narváez] souffre beaucoup, comme la Congrégation et sa famille. Dieu, qui est le Père de tous, nous aide dans cette requête. Dans notre douleur, nous nous sentons impuissantes face à cet enlèvement sans précédents et nous demandons à la communauté chrétienne de prier et à la communauté internationale de ne pas oublier qu'au travers de l'enlèvement d'une personne ce qui est séquestré est une partie de notre humanité ».
« J'ai connu Sœur Gloria Cecilia Narváez lorsqu'elle a débuté sa vie religieuse – raconte à Fides Sœur Quesada. Depuis sa plus tendre jeunesse, elle a démontré ses qualités d'éducatrice et en tant que telle elle s'est préparée au service en ce domaine. Nombreuses ont été les institutions éducatives au sein desquelles elle a travaillé : le Collège de Samaniego, dans le sud de la Colombie, a été le dernier institut dont elle a été directrice. Elle a ensuite fait ses premiers pas en tant que missionnaire dans le sud du Mexique, à Apatzingán, dans l'Etat de Michoacán. Après une préparation particulière, elle a été envoyée à Boukoumbé, au Bénin, toujours en tant qu'éducatrice. Six ans ont suffi pour qu'elle soit enchantée par l'Afrique et sa population. La Congrégation l'a envoyée par suite en tant que responsable du travail à Karangasso, au Mali. Là, elle accompagnait les religieuses de sa communauté qui exercent le service missionnaire au centre sanitaire, dans un orphelinat et un centre de promotion des femmes, lequel comprend un projet d'alphabétisation mené au profit de 700 femmes dans les villages ainsi que la catéchèse des enfants et des jeunes du cru ».
Sœur Quesada décrit à grands traits la figure de la missionnaire enlevée : « Son amour pour les religieuses, sa simplicité et cordialité dans les rapports, sa spiritualité et sa vie de prière en font une personne très proche de Dieu et de la population. Ceci l'a porté à s'engager toujours davantage auprès des pauvres, la contraignant à rechercher de manière créative de nouvelles solutions aux situations les plus urgentes des personnes qui se présentaient ». Le dernier acte héroïque de générosité et d'amour, elle l'a accompli au moment de son enlèvement, ainsi que le raconte encore Sœur Quesada. « Lorsque ses ravisseurs ont arrêté l'une des religieuses de la communauté, elle est sortie de sa cachette et leur a dit : je suis la plus âgée, la responsable. Laissez-là s'en aller. Ainsi les ravisseurs ont relâché la religieuse en question et pris Sœur Gloria Cecilia Narváez et l'ont emmenée ».
Sœur Gloria Cecilia Narváez Argoti, religieuse colombienne de la Congrégation des Sœurs franciscaines de Marie Immaculée, a été enlevée alors qu'elle était missionnaire à Karangasso, dans le sud du Mali, au soir du 7 février 2017. Aux alentours de 21.00 locales, un groupe d'hommes armés a fait irruption dans la Paroisse de Karangasso à Koutiala, une zone considérée jusque là tranquille et relativement sûre, enlevant la religieuse. Le 1er juillet, le groupe Al Qaeda au Mali, par l'intermédiaire du réseau chiffré Telegram, a publié une vidéo dans laquelle la religieuse se trouvait en compagnie de cinq autres otages étrangers enlevés par le réseau djihadiste. Un an après environ, en janvier 2018, a été diffusée sur Internet une autre vidéo dans laquelle la religieuse, qui semblait en de bonnes conditions, s'adressait au Pape François, lui demandant d'intervenir en vue de sa libération.
La mère de Sœur Gloria Cecilia Narváez, Rosita Argoty de Narváez est morte à Pasto, en Colombie, en septembre 2020, à l'âge de 87 ans, en espérant jusqu'au bout la libération de sa fille pour pouvoir la revoir.
Sophie Petronin, opératrice humanitaire française libérée en compagnie d'autres otages occidentaux dont le Père Pierluigi Maccalli SMA, le 8 octobre dernier, avait déclaré que Sœur Gloria Cecilia Narváez était vivante mais qu'elle avait besoin de soins. L'ancienne otage française avait affirmé avoir passé la majeure partie de sa captivité en compagnie de la religieuse colombienne. Les deux femmes auraient en effet été ensemble jusqu'au 5 octobre lorsque Sophie Petronin a été transférée en vue de sa libération, en passant par quelques 30 camps différents. S.Em le Cardinal Jean Zerbo, Archevêque de Bamako, a demandé la libération de tous les otages encore entre les mains des groupes djihadistes. « Chaque fois que nous prions, nous demandons au Seigneur la libération de Sœur Gloria Cecilia Narváez et de tous les autres otages. C'est une grande humiliation pour le Mali. Ils sont venus faire du bien et ont été enlevés par des bandits comme s'ils étaient des esclaves. C'st dommage pour notre pays » (voir Fides 08 et 09/02/201, 10 et 18/03/2017, 03/07/2017 30/01/2018, 29/09 et 15/10/2020). (SL) (Agence Fides 06/02/2021)


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