AMERIQUE/SALVADOR - Prise de position de l’Archevêque de San Salvador en vue d'une application des accords de paix signés voici 29 ans et de la fin de l'injustice

lundi, 18 janvier 2021 sécurité alimentaire   droits fondamentaux   justice   réconciliation   evêques  

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Prise de position de l’Archevêque de San Salvador en vue d'une application des accords de paix signés voici 29 ans et de la fin de l'injustice

San Salvador (Agence Fides) – Dans le cadre de son habituelle rencontre dominicale avec les journalistes, l’Archevêque de San Salvador, S.Exc. Mgr José Luis Escobar Alas, s'est attardé hier tout d'abord sur la demande faite au Congrès de réviser la Constitution de manière à ce qu'y soit inscrit le droit pour chaque citoyen à une alimentation adéquate. Les citoyens du Salvador ne bénéficient en effet pas de ce droit bien que le pays aient signé les accords proposés par les Nations-unies dès 1948. Ainsi que l'a souligné l’Archevêque, « le pays manque d'une politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle. On espère – a-t-il ajouté – qu'elle sera approuvée dans le cadre de l'assemblée du 19 janvier prochain ».
L’Archevêque a ensuite évoqué les Accords de paix signés voici 29 ans, mettant en évidence qu'ils ne devraient pas continuer à être célébrés en ce que la population attend encore leur application. En outre, le changement de nom effectué par le Président Bukele intéresse peu, alors que sont beaucoup plus importants les contenus.
Le 16 janvier 1992, le gouvernement a signé un accord de paix avec la guérilla de gauche au château de Chapultepec, à Mexico, mettant un terme à une guerre civile de 12 ans dans le cadre de laquelle sont mortes 75.000 personnes.
Les Accords de paix ont initialement constitué une bonne chose mais tout est resté en plan, a déclaré l’Archevêque. « Le processus de paix requis n'a pas eu lieu. Toutes les familles des victimes sont demeurées déçues et toute la population est impuissante face à une loi d'amnistie qui n'a pas permis la justice ». « Il est vrai que le premier accord a été celui permettant de vivre en démocratie mais l'injustice continue » a souligné Mgr Escobar Alas.
« 29 ans ont passé depuis cette signature et on ne voir pas la véritable réforme qui avait été proposée. C'est quelque chose de très triste – a-t-il affirmé. Par exemple, la réforme tributaire : rien n'a été fait à cet égard. Les pauvres continuent à payer les mêmes impôts que les riches. La réforme des retraites est un autre cas similaire, tout comme la réforme éducative. Seule la réforme constitutionnelle relative à l'eau a réussi mais très difficilement et sans les propositions d'une véritable réforme. Voila pourquoi ces accords de paix ne sont pas vus sous cet aspect. La violence continue à exister. Voila pourquoi nous insistons sur le fait que les accords de paix ont été une bonne chose mais qu'ils doivent encore être appliqués pour donner origine à une nouvelle société ».
Il a ensuite souligné que « célébrer les Accords alors qu'ils n'ont pas été appliqués est vraiment dommage et n'a pas de sens. Nous voulons la justice et la justice pour le peuple. Voici cinq ans que nous proposons la loi de réconciliation et rien n'a encore été fait » a conclu l’Archevêque. (CE) (Agence Fides 18/01/2021)


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