AMERIQUE/CHILI - Appel de l'Evêque de Temuco à la fraternité, seul générateur de paix sociale après de nouvelles violences en Araucanie

lundi, 11 janvier 2021 violence   indigènes   eglises locales   droits fondamentaux   zones de crise  

Temuco (Agence Fides) – « Ces jours-ci, notre région, déjà profondément touchée par la pandémie, la pauvreté et le manque de possibilités, la polarisation, l'absence de maintien des promesses faites au peuple Mapuche et par le sentiment d'abandon de la part de l'Etat, a été bouleversée par de nouveaux actes de violence très graves qui font l'objet d'une enquête ». C'est ce qu'écrit l'Evêque de Temuco, S.Exc. Mgr Héctor Vargas, dans une déclaration du 9 juin dont le texte est parvenu à l'Agence Fides. Dans ce cadre, il dénonce les derniers épisodes de violence intervenus en Araucanie. Au cours de la dernière Assemblée de la Conférence épiscopale du Chili, en novembre dernier, les Evêques avaient rappelé « la blessure permanente qui saigne dans la région de l'Araucanie » (voir Fides 27/11/2020).
Les dernières violences en date viennent s'ajouter à celles survenant en milieu rural qui ont fait des morts, des blessés et des personnes ayant vu « violés leurs droits à cause d'actions sans discrimination perpétrées indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur race ou de leur condition sociale ». L'Evêque souligne que les conséquences de tels actes sont dévastatrices de nombreuses manières et certaines dureront pour toute une vie, rappelant que le péché le plus grand qui existe demeure celui de se concéder le droit de mettre fin à la vie d'un autre être humain. « Cela sera toujours la base d'une grande violence qui ne peut que porter à des maux nouveaux et graves. L'histoire enseigne que la violence ne constituera jamais le meilleur chemin en vue d'une authentique transformation, de la justice due et d'une saine coexistence sociale, encore moins si elle est irrationnelle, sans discrimination et s'exerce à l'égard d'innocents ».
En Araucanie, poursuit l'Evêque, à l'origine de cette situation se trouvent également de profondes injustices et des conflits politiques, idéologiques, sociaux et économiques de longue date que ni la société ni les institutions démocratiques n'ont su évaluer et résoudre. « Avec le Pape François, nous sommes fermement convaincus que seule la fraternité génère la paix sociale parce qu'elle crée un équilibre entre liberté et justice, entre responsabilité personnelle et solidarité, entre le bien des personnes et le bien commun. Par suite, notre communauté politique a l'obligation incontournable de promouvoir tout cela avec transparence et responsabilité ».
L'Evêque réaffirme sa proximité vis-à-vis de la douleur des victimes d'hier et d'aujourd'hui, invitant à ne pas laisser notre cœur s'endurcir par la haine, le ressentiment ou la vengeance mais en attendant avec patience le réconfort de Dieu et de Sa justice. Enfin, rappelant les paroles du Pape François, selon lequel « la vie est l'art d'une culture de la rencontre », Mgr Héctor Vargas met en évidence qu'il « s'agit de construire la société selon une autre logique, selon laquelle, en acceptant le grand principes des droits qui dérivent de la possession d'une dignité humaine inaliénable, il est possible de relever le défi consistant à rêver et à penser une autre politique, une autre humanité et une autre Araucanie. (SL) (Agence Fides 11/01/2021)


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