ASIE/AFGHANISTAN - Rappel de la part du Supérieur de la Mission sui iuris concernant la consécration de l'Afghanistan à Notre-Dame

mardi, 22 décembre 2020 politique   paix   evêques   dévotion mariale   spiritualité  

Kaboul (Agence Fides) - « Nous chrétiens sommes appelés à regarder les faits d'une manière réaliste mais nous ne devons jamais nous laisser noyer par le pessimisme. Nous pouvons apprendre à lire, même dans les détails les plus insignifiants, des signaux d'espérance. Le fait que les colloques de paix entre le gouvernement et les Talibans aient débuté le 12 septembre me semble l'un de ces signaux. En effet, ce jour-là nous célébrons le Très Saint Nom de Marie. Pour ceux qui ne croient pas, cela pourrait sembler une pure coïncidence mais pour ceux qui croient c'est un motif d'espérance. Le 13 octobre 2017, centenaire de la dernière apparition de Notre-Dame à Fatima la communauté chrétienne en Afghanistan a voulu se consacrer au Cœur Immaculé de Marie et, dans le même temps, j'ai voulu également consacrer le pays dans lequel, sur la pointe des pieds, elle se trouve à vivre et à œuvrer. Il pourrait sembler étrange d'avoir consacré à Notre-Dame un pays totalement islamique mais elle est la mère de tous, y compris des musulmans qui, par ailleurs, lui portent un grand respect. Si elle est Mère de tous, Notre-Dame tissera certainement en ce moment les fils de la paix entre ses enfants, y compris afghans ». Telle est la perspective d'espérance exprimée à l'Agence Fides à l'occasion de Noël par le Père Giovanni Scalese, barnabite Supérieur de la Missio sui iuris en Afghanistan.
Après l'accord de Doha du 29 février dernier entre les Etats-Unis et les talibans, le 12 septembre ont débuté les colloques de paix entre les parties afghanes – gouvernement et talibans. L'événement, malgré les difficultés, représente pour le Père Scalise « un signal très positif pour un pays qui vit pratiquement depuis quarante ans dans un état de conflit permanent ».
Pour le moment, les colloques en question n'ont pas porté à un cessez-le-feu. La violence continue et les attentats se répètent jour après jour, le plus souvent sans revendication. « Cela signifie que quelqu'un ne veut pas de la paix en Afghanistan. En outre, les Etats-Unis ont confirmé le retrait partiel de leurs troupes à compter du 15 janvier prochain. Il est certain que diminuera également l'engagement es autres pays impliqués au sein de la mission de l'OTAN Resolute Support. Ces pays réduiront également leur contribution financière au gouvernement de Kaboul ce qui mettra en grave danger le fonctionnement d'un Etat qui ne peut compter sur d'autres ressources » indique le Père Scalese.
Selon le religieux, les perspectives d'avenir de l'Afghanistan sont préoccupantes. « Demain semble caractérisé par une forte incertitude. D'ailleurs, il n'est pas possible de penser qu'une situation comme celle des vingt dernières années puisse se perpétuer à l'infini. Tôt ou tard, il est nécessaire de trouver une solution » conclut-il.
La présence catholique fut admise au début du XX° siècle comme simple assistance spirituelle à l'intérieur de l'Ambassade d'Italie à Kaboul au travers d'un premier prêtre barnabite. En effet, l'islam est reconnu dans le pays comme religion d'Etat et la conversion à d’autres religions consiste en un délit d'apostasie. En 2002, le Saint Pape Jean Paul II institua une Missio sui iuris. Aujourd'hui, la mission continue à avoir pour base la structure diplomatique italienne et est actuellement confiée au Père Giovanni Scalese. Dans la capitale afghane, sont également présentes les religieuses Missionnaires de la Charité et l'association intercongrégationnelle Pro Bambini de Kaboul. (LF-PA) (Agence Fides 22/12/2020)


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