AFRIQUE/EGYPTE - Souffrance du Patriarche copte orthodoxe face à une Eglise traitée avec négligence

Le Caire (Agence Fides) – « Je n'ai jamais désiré devenir Patriarche » et « je souffre lorsque je vois l'Eglise avilie et traitée avec mécontentement ». C'est ce qu'indique le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, dans le cadre d'un entretien accordé au journaliste Hamdi Rizk transmis par la chaîne de télévision égyptienne Sada Elbalad. Dans le cadre de l'entretien en question, Tawadros II a exposé avec sincérité des considérations qui révèlent son intense sensibilité ecclésiale, mentionnant également les difficultés rencontrées dans son ministère patriarcal. « Lorsque j'ai su que mon nom était parmi ceux des candidats choisis pour l'élection, j'ai prié le Seigneur afin qu'il m'épargne cette responsabilité si grande et ma mère avait le même désir. Pour moi, le Caire était bien loin. Je travaillais à Alexandrie et j'allais au Caire une fois par an ». Le Patriarche révèle souffrir lorsqu'il voit l'Eglise traitée dans certains milieux ecclésiaux de manière négligée et mécontente. « Lorsque le peuple voit l'Eglise avilie, c'est alors que les problèmes commencent, comme dans toute autre institution guidée avec négligence. Cependant nous pouvons affronter ces problèmes et trouver des solutions en faisant trésor de la Bible et des traditions ecclésiales ». L'Eglise copte orthodoxe – a remarqué Tawasdros II – n'est pas gérée selon l'humeur ou l'arbitraire de quelqu'un mais selon des critères et des dispositions canoniques qui peuvent être renouvelées en protégeant le dogme ». Toujours dans ce même entretien, il a reconnu les résistances et obstacles mis en œuvre par des secteurs ecclésiastiques qui s'opposent aux réformes et au renouvellement en cours de l'Eglise copte orthodoxe. Tawadros a fait également référence à des publications et interventions qui, au cours de ces années, l'ont pris pour cible dans les moyens de communication et sur les réseaux sociaux, liquidant les polémiques et attaques médiatiques concernant sa personne comme « le prix à payer » pour avancer sur la voie du renouvellement ecclésial et du retour aux sources. Il a également indiqué qu'à son avis, 95% des informations concernant sa personne présentes sur Internet à cause de certains blogs sont fausses ou manipulées, qualifiant de fausses nouvelles également les rumeurs selon lesquelles des Evêques coptes orthodoxes voudraient utiliser de telles manipulations médiatiques construites volontairement pour l'isoler. Tawadros II a enfin confié continuer à faire l'expérience d'une forte attraction spirituelle pour la vie monastique, révélant s'etre souvent rendu, y compris ces dernières années, au Monastère d'Anba Bishoy, notamment pour y rencontrer son confesseur et père spirituel, l'Abbé du Monastère, Sarapamun, mort le 8 mars dernier à l'âge de 84 ans. (GV) (Agence Fides 04/12/2020)

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