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Abuja (Agence Fides) – Les contestations des jeunes à l'égard de la police offrent à l'Eglise la possibilité de guider la jeunesse nigériane sur la voie du dialogue en suivant l'enseignement du Pape François dans son Encyclique Omnes fratres. C'est ce qu'affirme S.Exc. Mgr Matthew Hassan Kukah Evêque de Sokoto, dans une analyse de la genèse du mouvement EndSARS, dont le nom évoque le sigle de l'équipe spéciale de la police accusée de très grave violations des droits fondamentaux récemment dissoute (SARS pour Special Squad Armed Robbery), (voir Fides 26/10/2020).
« Au cours de mon mandat de membre de la Commission pour la vérité au Nigeria, laquelle a examiné les violations des droits fondamentaux dans le pays de 1999 à 2001, nous avons écouté des témoignages horribles relatives à des exécutions sommaires, des tortures inhumaines, des disparitions de personnes perpétrées par la police. Malgré des dizaines d'enquetes et de recommandations, rien n'a été fait pour faire des forces de police une institution respectable au Nigeria. Ceci a été au centre des protestations – souligne l'Evêque. La SARS était l'une des 14 agences instituées par celui qui était alors le Chef de la Police, Simeon Danladi Midenda, en 1992, suite à la mort d'un officier des forces armées tué par un certain nombre d'agents de police. Elle devait également affronter des questions de sécurité nationale allant de la lutte contre le terrorisme à celle concernant les vols à main armée, à la protection des biens nationaux etc. ». rappelle Mgr Kukah.
Depuis lors, la SARS s'est cependant transformée en « un agent de terreur pour les citoyens », étant surnommée « va et tue » par les nigérians.
La cible préférée de la SARS était cependant constituée par les jeunes, considérés comme « source de problèmes » et ce sont justement les jeunes qui sont descendus dans la rue pour en réclamer la dissolution. Les protestations pacifiques se sont cependant transformées en affrontements violents avec la police et au moins 10 personnes ont trouvé la mort au cours de ces dernières semaines dans le cadre de ces incidents.
« Il s'agit là d'une grande opportunité pour l'Eglise que de guider les jeunes de manière à garantir un fondement moral solide à la politique dans notre pays – affirme Mgr Kukah. Les principes énoncés dans l'Encyclique Omnes fratres du Pape François devraient maintenant offrir un flambeau aux jeunes catholiques pour contribuer à illuminer une société transpercée par des divisions et des injustices. « Omnes fratres souligne l'impératif moral du dialogue »,. « Lorsque le Pape François parle de politique comme d'une noble vocation, d'une noble forme de charité et d'une plate-forme pour arriver au bien commun, ces thèmes devraient se diffuser parmi les jeunes qui entrent dans la vie publique » conclut l'Evêque. (L.M.) (Agence Fides 13/11/2020)
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