AFRIQUE/ZIMBABWE - Les religieuses en première ligne dans l'assistance aux victimes du trafic de femmes et de jeunes filles

mercredi, 26 août 2020 trafic d'êtres humains   religieuses  

Soeur Janice McLaughlin

Harare (Agence Fides) – « J'ai vraiment été émue par la situation difficile des jeunes femmes et jeunes filles victimes du trafic d'êtres humains au Koweït et dans d'autres Etats du Golfe lorsque j'ai rencontré un certain nombre d'entre elles par l'intermédiaire du bureau immigration » affirme Soeur Janice McLaughlin, des Maryknoll Sisters, l'une des fondatrices de l African Forum for Catholic Social Teaching, qui se bat pour aider les femmes et les jeunes filles victimes du trafic de personnes.
« Ces personnes – indique Soeur McLaughlin – sont maltraitées dans des pays étrangers après que leur aient été promises des postes de travail bien rétribués. Cependant, il a été vraiment gratifiant de voir certaines d'entre elles guérir de ce traumatisme ».
Dans les rues d'Harare, la capitale du Zimbabwe, se trouvent des babillards présentant des offres d'emploi au Proche-Orient, en Afrique du Nord en Italie, en Espagne et dans d'autres pays d'Europe surtout à des postes de vendeuses, de gouvernantes, de femmes de chambre en structure hôtelière, de chauffeurs, de serveurs de restaurants et de cuisiniers.
En réalité il s'agit de pièges : les jeunes filles, une fois arrivées à destination, se trouvent privées de leurs documents d'identité et traitées comme esclaves ou contraintes à se prostituer.
De telles pratiques ont poussé les religieuses au Zimbabwe à organiser chaque mois des séminaires dans les écoles et les églises afin de sensibiliser et de porter assistance aux femmes et aux jeunes filles frappées par le trafic d'êtres humains.
Soeur McLaughlin a déclaré que l'African Forum for Catholic Social Teaching assiste les femmes et jeunes filles frappées par le trafic d'êtres humains au travers de consultations, en les réunissant à leurs familles et même en les aidant à lancer des projets d'auto aide. « Le trafic d'êtres humains détruit actuellement la vie de nombreuses personnes, en particulier de jeunes filles et de jeunes femmes. Dès lors, est nécessaire un effort collectif afin de le combattre » affirme la religieuse.
La pandémie de Covid-19 toutefois a un impact sur l'assistance fournie par les religieuses. Les victimes du trafic d'êtres humains ne peuvent malheureusement pas recevoir de conseil ou bénéficier de l'interaction personnelle, de visu, dont elles bénéficiaient précédemment et nombre d'entre elles ont perdu leurs moyens de subsistance. Les religieuses ont adopté de nouvelles manières permettant de fournir le nécessaire conseil en communiquant avec les jeunes femmes au travers de WhatsApp, par courriel et par messages de texte et appels téléphoniques.
Plus de 40 millions de personnes sont victimes de trafic d'êtres humains au niveau mondial dont 24,9 millions sont réduites en esclavage et 15,4 millions contraintes au mariage suivant les estimations 2016 de l'Organisation internationale du travail, les plus récentes disponibles.
Le trafic d'êtres humains en Afrique constitue une crise urgente et les femmes et enfants sont particulièrement en danger. Selon le dernier rapport de l'ONU en la matière, les personnes peuvent faire l'objet de trafic au sein même de leurs pays d'origine, dans les pays limitrophes et sur d'autres continents soit en vue de leur exploitation sexuelle, soit en vue de l'esclavage sexuel, soit pour des mariages forcés, un esclavage domestique ou autres formes de travail forcé. (L.M.) (Agence Fides 26/08/2020)


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