AMERIQUE/NICARAGUA - II° anniversaire de la visite d'Evêques à Masaya pour éviter un nouveau massacre de la part des forces violentes du régime

Managua (Agence Fides) – « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps » (Mt 10,28) : voici deux ans, le 21 juin 2018, les Evêques de Managua s'étaient rendus dans la ville de Masaya pour accompagner le peuple, prier avec lui et éviter un autre massacre de la part des forces violentes du régime » : c'est ce qu'écrit dans un message publié sur son compte Twitter S.Exc. Mgr Silvio José Baez, Evêque auxiliaire de Managua, encore résidant à Rome pour raisons de sécurité, se souvenant de ce qu'il avait vécu en ces lieux deux ans auparavant.
Les cloches des églises de la ville de Masaya ont sonné à toute volée non pas pour avertir de l'arrivée des escadrons de la mort formés par la police et par des paramilitaires, mais cette fois en signe d'espérance : l'arrivée de membres de la Conférence épiscopale et du Nonce apostolique qui, après avoir appris que Masaya avait été une fois encore attaquée à 05.00 locales, se sont rendus sur place presque immédiatement afin de bloquer le massacre (voir Fides 22/06/2018).
« Cela a été très risqué mais en voyant les Evêques marcher dans la rue, toute la population est sortie de chez elle et s'est unie à eux. Etaient présents croyants et incroyants, catholiques et non, mais tous ensemble et en silence, ils ont fait en sorte que la police s'éloigne précipitamment des rues » ainsi que l'indiquait la source de Fides qui fut publiée voici deux ans. La situation à Masaya était véritablement tendue et l'on a craint le pire à tout moment.
Comme l'ont montré les images de l'époque, étaient présents S.Em. le Cardinal Leopoldo Brenes, Archevêque de Managua, le Nonce apostolique, un certain nombre d'Evêques et de prêtres de Managua.
« Aux portes de l'église de Masaya, devant une foule imposante, S.Exc. Mgr Baez, Evêque auxiliaire de Managua, a rappelé à la population qu’il existe « un commandement de Dieu pour tous : tu ne tueras point ». Le Nonce apostolique s’est lui aussi adressé à la population, demandant de prier le Notre Père, au terme duquel il a déclaré : « Le Saint-Père est informé de ce qui se passe ici, au Nicaragua ». Il a ensuite invité la population de Masaya à ne pas faire usage de la violence, exhortant tout un chacun à croire en Dieu, ceci étant un moyen pour remporter la victoire sur la violence ».
Deux ans après, la situation n'a pas fondamentalement changé. Le dialogue s'est interrompu à diverses reprises et de nombreux responsables sont devenus prisonniers politiques. L'Eglise a informé les organismes internationaux afin de pouvoir suivre de près et faire respecter les droits fondamentaux dans un pays qui demeure bloqué non pas à cause de la pandémie mais du fait d'un manque de démocratie qui n'existe pas dans la réalité nicaraguayenne.
La Conférence épiscopale du Nicaragua avait invité le 23 mai dernier le régime de Daniel Ortega et l'opposition à faire front commun face à la pandémie de Covid-19 pour éviter une « catastrophe humaine plus importante » dans un pays caractérisé par une polarisation politique aigue. (CE) (Agence Fides 22/06/2020)

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