AFRIQUE/NIGER - Fin de mission au Niger pour un confrère du missionnaire enlevé en septembre 2018

samedi, 13 juin 2020 enlèvement   violence   missionnaires   mission   instituts missionnaires  

Bomoanga (Agence Fides) – « Je quitte actuellement le Niger de manière définitive mais en cette époque de corona virus il est difficile de voyager et puis je porte dans le cœur un bagage très lourd, fait de questions et d’absences qui me laissent perplexe » écrit à l'Agence Fides le Père Vito Girotto, de la Société des Missions africaines, confrère du Père Pierluigi Maccalli, enlevé dans sa mission de Bomoanga voici 21 mois.
« Ceux qui sont au courant de mon prochain départ de ce pays, où me voyaient souvent en compagnie du Père Maccalli, me posent cette question : « Pourquoi partez-vous alors que le Père Maccalli est encore prisonnier en Afrique ? ». Certains ajoutent : « Attendez un peu et lorsque notre Père (Maccalli NDT) sera libéré, nous organiserons une grande fête et vous partirez ensemble. Continuons à prier : Dieu est grand et nous nous en remettons à Lui ».
Le missionnaire à la veille de son départ du Niger décrit des visages de personnes, des images des 10 ans passés dans ce pays du Sahel, des projets réalisés avec la communauté locale, des rencontres de programmation relatives à de nombreuses activités, pastorales et humanitaires, des fêtes vécues ensemble dans la joie et la collaboration avec le Père Maccalli. « Des images qui, ces jours-ci, remontent à mon esprit continuellement alors que je suis sur le point de quitter physiquement cette terre de sable qui est entrée dans tous les recoins de mon être. Maintenant la Mission est sur la croix et la croix qui se dressait sur la colline de Bomoanga, arrachée de son piédestal (voir Fides 28/05/2020) et par suite maintenant invisible à ceux qui étaient habituée à la voir de loin, me rappelle mon cher ami et confrère qui porte actuellement une lourde croix, cachée comme lui à cause de la violence dans le désert du Sahara ».
« Peu nombreux sont ceux qui y croient mais la semence de l'Evangile trouve toujours des mouchoirs de poche de bonne terre où les épineux ne peuvent l'empêcher de germer et de porter du fruit même si le semeur est loin. Cependant, il est toujours proche par la constance et l'espérance que la sueur de son action et de son épreuve ne peuvent avoir été vains. Cet enlèvement vieux de 21 mois ne constitue pas une défaite – poursuit le Père Girotto – mais le sceau de la mission qui continue sous le signe de la croix et la croix de la mission est toujours victorieuse, malgré les apparences humaines. La prière que le Père Maccalli fait actuellement avec nous et avec de nombreux amis de par le monde, nous donne espérance et joie de le rencontrer bientôt libre maintenant que nous savons qu'il est vivant » conclut le missionnaire. (VG/AP) (Agence Fides 13/06/2020)


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