AFRIQUE/ERITHREE - Les Lazaristes aux côtés des enfants de toute religion sur les traces de Saint Justin

vendredi, 29 mai 2020 enfants   dialogue   instituts missionnaires   ordres religieux   mission   evangélisation   promotion humaine  

Hebo (Agence Fides) – Ils sont proches de 73 enfants. Ils les nourrissent, les habillent, les aident à grandir avant de les insérer dans leur communauté d'origine. Depuis 1947, en Erythrée, les Pères vincentiens (missionnaires Lazaristes), avec le Filles de la Charité n'ont jamais cesser d'être proches des plus jeunes, en particulier les plus pauvres et oubliés d'entre eux et ce sans rien demander en échange, en respectant leurs cultures et leurs traditions.
Le projet qui, depuis le début s'appelle « disjoncteur » enfonce ces racines dans l'histoire. Les pères Lazaristes arrivent en Abyssinie en 1839 sur les traces de la prédication de Saint Justin de Jacobis. Ils créent alors des structures et aident les pauvres jusqu'à ce qu'à la tête de la Congrégation ne soit nommé un religieux français. Les autorités coloniales italiennes craignirent que les religieux ne puissent travailler en faveur de la France, alors puissance adversaire. Les lazaristes furent ainsi contraints à quitter l'Erythrée mais leur souvenir ne s'évanouit pas et le lien ne se détendit pas non plus entre la Congrégation et le petit pays. Au cours des années 1930, lorsque éclata la guerre contre l'Ethiopie, de nombreux lazaristes furent appelés à servir comme aumôniers dans les rangs de l'Armée italienne. Le rapport avec l'Erythrée devint à nouveau plus étroit.
Au terme de la II° Guerre mondiale, une partie des religieux décide de ne pas retourner en Italie. « La situation dans le pays est délicate – explique à Fides le Père Joseph Zeracristos, lazariste érythréen. La population est très pauvre. De nombreuses mères meurent en couches et les enfants demeurent seuls. En 1947, ils décident, avec les religieuses Filles de la Charité, de prendre soin de ces enfants. Les quatre premiers nouveaux-nés sont accueillis au premier étage de leur communauté ».
C'est ainsi que démarre le projet « disjoncteur » qui, depuis lors, ne s'est jamais arrêté. « L'Erythrée est une nation petite et fière mais aussi très pauvre – poursuit le Père Zeracristos. Au fil du temps, malheureusement, la situation sanitaire ne s'est pas améliorée. A l'exception d'une brève période au cours des années 1990, après la fin de la guerre civile, pendant laquelle le gouvernement a créé de nombreuses structures sanitaires, la condition des mères a toujours été très précaire ».
Les religieux et religieuses ont ainsi continué à accueillir dans leur structure de Hebo – la ville dans laquelle est érigé un sanctuaire dédié à Saint Justin de Jacobis – chaque année de 38 à 45 enfants. Initialement, ils en prenaient soin jusqu'à leur 18ème anniversaire puis il a été décidé de les accueillir et de les suivre jusqu'à l'âge de 6 ans et de les réintroduire dans leurs communautés. « Les enfants qui arrivent proviennent de familles orthodoxes, musulmanes, catholiques – poursuit le religieux – et nous les accueillons tous. Cependant, nous respectons toujours leur culture et leur foi. S'ils sont musulmans, nous ne les baptisons pas. S'ils sont orthodoxes, nous respectons et accompagnons leur confession de foi. Une fois réinsérés dans leurs communautés, il appartiendra à leurs parents de les former à leur foi. Nous, une fois retournés en famille, les suivons et les aidons dans tous les cas ».
Chaque année, en la fête de Saint Justin de Jacobis, le 30 juillet, de nombreux pères et enfants reviennent à Hebo, même au prix de longs voyages, pour remercier les pères Lazaristes du soutien offert. Le secret de ce projet si durable ? « Il existe de nombreux éléments – conclut le Père Zeracristos -. Je dirais cependant que ce n'est pas le projet d'un seul missionnaire mais de toute notre communauté lazariste érythréenne. Depuis 1947, c'est la communauté qui l'a pris en charge et le mène. Ensuite, je dirais que la générosité de nombreux italiens est importante car, à travers le soutien à distance, elle nous aide à prendre soin des enfants. Nous ne les abandonnerons jamais. Nous resterons près d'eux, les aidant à grandir et à devenir de bons citoyens ». (EC) (Agence Fides 29/05/2020)


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