AMERIQUE/NICARAGUA - Présentation d’un « décalogue éthique » destiné aux hommes politiques de la part de l’Evêque de Matagalpa et maintien en détention de prisonniers politiques

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Présentation d’un « décalogue éthique » destiné aux hommes politiques de la part de l’Evêque de Matagalpa et maintien en détention de prisonniers politiques

Matagalpa (Agence Fides) – La péricope évangélique proclamée lors des Messes de Dimanche dernier, à savoir le discours de la montagne (Mt 5.17-37) qui affronte le thème de l’accomplissement de la loi, a fourni à S.Exc. Mgr Rolando José Alvarez Lagos, Evêque de Matagalpa, le moyen de présenter aux hommes politiques du pays un décalogue éthique à suivre.
Au cours de l’homélie de la Messe célébrée en la Cathédrale, Mgr Alvarez, dans le style clair et direct qui le caractérise, a déclaré : « Premièrement, ne pas disqualifier l’autre ; deuxièmement : ne pas le critiquer de manière destructive ; troisièmement : ne pas le juger de manière erronée ; quatrièmement : respecter sa dignité ; cinquièmement : respecter sa vie privée, son intégrité et sa vie de famille ; sixièmement : respecter les opinions de l’autre ; septièmement : reconnaitre que nous avons tous besoin l’un de l’autre ; huitièmement : chercher toujours les points de consensus ; neuvièmement : considérer le Nicaragua comme le plus grand et comme le principal bien commun ; dixièmement : surmonter le mal par le bien ».
Le Nicaragua connait encore une situation de forte tension à cause du manque de libertés dans tous les sens. La nouvelle des prochaines élections n’a pas même été capable de ramener la sérénité dans les familles qui ont un de leurs membres en prison sans une accusation réelle. Personne ne connait le nombre exact des prisonniers politiques mais tous savent qu’ils sont nombreux. Ainsi que l’indique la note envoyée à l’Agence Fides par une source locale, l’annonce de la libération le 13 février de huit prisonniers politiques de la part du régime du Président Ortega a certes provoqué la satisfaction des groupes qui demandent la libération des prisonniers de conscience mais les membres des familles des détenus continuent à demander la libération sans condition de tous les citoyens détenus dans les différents pénitenciers du pays.
Brenda Gutiérrez, Présidente du Comité pour la Libération des prisonniers politiques, a déclaré à la presse locale que, bien que personne ne devrait être remercié en ce que la liberté est un droit, il faut reconnaitre l’intervention du Nonce apostolique, S.Exc. Mgr Waldemar Sommertag, qui, selon les termes de Mme Gutierrez, a été le seul en mesure de se faire entendre par le couple qui gouverne le Nicaragua, à savoir le Président Daniel Ortega et la Vice-présidente Rosario Murillo, son épouse. Brenda Gutiérrez a ajouté : « Il s’agit d’une situation terrible. La liberté n’existe pas. Il semble que nous soyons séquestrés dans notre propre pays ».
Selon Alliance civique, les prisonniers politiques sont encore au nombre de 61. Brenda Gutiérrez a souligné pour sa part que « bien que la grande coalition de l’opposition soit préoccupée par la définition de la réforme électorale en vue des prochaines élections, nous ne pouvons oublier ceux qui souffrent injustement en prison ». (CE) (Agence Fides 17/02/2020)


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