ASIE/IRAQ - Commentaire du Patriarche de Babylone des Chaldéens sur le plan de paix américain pour le Proche-Orient

lundi, 3 février 2020 proche-orient   eglises orientales   géopolitique   zones de crise  

lpj

Bagdad (Agence Fides) – La question palestinienne appartient au « droit international » attendu qu’elle touche au droit des peuples et des nations à contrôler et administrer leurs propres terres. C’est en ces termes lapidaires, contenus dans un court communiqué officiel, que le Patriarcat de Babylone des Chaldéens a exprimé un jugement fortement critique concernant le Plan du siècle lancé à Washington par l’Administration américaine en tant que « dernière chance » de mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Dans son communiqué, le Patriarcat a réaffirmé le « droit au retour » des réfugiés palestiniens sur leurs terres d’origine, aujourd’hui gouvernées par Israël, déplorant l’unilatéralisme de la proposition américain. « Ce n’est pas de solution – indique le communiqué – qui ne passe par le retour au chemin de la diplomatie au travers de négociations directes entre les deux parties conduisant à l’institution de deux Etats voisins en mesure de coexister en paix, dans la sécurité et la stabilité, dans le cadre d’une reconnaissance réciproque de leurs souverainetés respectives et du contrôle de leurs propres ressources » sans se laisser déterminer par les interférences des axes d’alignement géopolitiques.
L’intervention du Patriarcat chaldéen vient s’ajouter à d’autres voix ecclésiales s’étant exprimé de manière critiques ces jours derniers (voir Fides 31/01/2020). Ainsi, le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai, avait qualifié le plan de « signal de haine et d’oppression » risquant de mettre « à feu et à sang » la Terre Sainte où est né Jésus-Christ. De fermes critiques avaient également été formulées par les Patriarches et chefs des Eglises présentes à Jérusalem, par la Fédération luthérienne mondiale, par l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte, par le Conseil mondial des églises, par la Conférence des Evêques d’Angleterre et du Pays de Galles et par le Conseil des Eglises du Proche-Orient. Entre temps, après la présentation du plan de la part du Président Donald J. Trump, le Président de l’Autorité nationale palestinienne, Abu Mazen, a annoncé la rupture de toutes les relations de la Palestine avec Israël et les Etats-Unis. Au cours de ces dernières heures, l’Autorité nationale palestinienne a également fait part de sa « déception » suite à l’attitude de certains pays arabes – dont le Koweït, le Qatar, les EAU et l’Arabie Saoudite – vis-à-vis du nouveau plan de paix américain. Le Ministre des Affaires civiles de l’ANP, Hussein al-Sheikh, a exprimé sa préoccupation face aux choix de certaines nations, craignant que ceux-ci ne puissent devenir « un poignard dans le côté du peuple palestinien ». (GV) (Agence Fides 03/02/2020)


Partager: