AFRIQUE/MALAWI - Appel des Evêques à la paix dans l’attente de la décision de la Cour constitutionnelle sur le scrutin présidentiel de l’an dernier

samedi, 1 février 2020

Lilongwe (Agence Fides) – « Maintenant que nous savons que la Cour constitutionnelle prononcera sa décision tant attendue sur les élections présidentielles contestées le 3 février prochain, nous renouvelons notre appel aux catholiques et à tous les citoyens du Malawi concernant l’importance de maintenir la paix et l’ordre » affirme une déclaration de la Conférence épiscopale du Malawi publiée hier, 31 janvier.
Le Malawi connait une période de tension dans l’attente de la décision de la Cour constitutionnelle devant être rendue le 3 février sur le recours présenté par les oppositions à propos des élections présidentielles du 21 mai dernier, remportées par le Président sortant, Peter Mutharika, aux affaires depuis 2014, avec une marge fort réduite. Le Chef de l’Etat avait remporté la victoire sur Lazarus Chakwera, responsable du Malawi Congress Party (MCP), grâce à une avance de 159.000 voix seulement. L’opposition accuse le régime d’avoir manipulé les résultats des élections présidentielles, en particulier en utilisant du correcteur pour « corriger » en sa faveur différents procès-verbaux de bureaux de vote.
Le pays attend donc fébrilement la décision de la Cour constitutionnelle d’autant plus que le Malawi a connu ces huit derniers mois des manifestations organisées par l’opposition intercalées par des violences avec les forces de sécurité dans le cadre desquelles des personnes ont trouvé la mort et différentes propriétés ont été saccagées.
Par crainte d’affrontements violents et d’incidents, le 3 février écoles et entreprises ont décidé de demeurer fermées dans l’attente de la décision.
Dans ce contexte, les Evêques réaffirment la demande de justice, de paix et de respect de l’Etat de droit, soulignant que les personnes les plus vulnérables sont celles qui vivent dans les zones rurales où ont déjà été enregistrées plusieurs victimes des violences politiques.
« Nous estimons que notre demande de paix reflète l’aspiration de la majeure partie des personnes dans ce pays, en particulier des femmes et des personnes vulnérables telles que les enfants et les personnes âgées, souvent victimes de la violence politique » affirment les Evêques.
« Nous sommes profondément effarés et bouleversés par les épisodes de violence ayant comporté des pertes de vies humaines et en particulier par les massacres de personnes âgées accusées de sorcellerie ou de magie. A la base de tout se trouve l’état d’illégalité et le mépris pour l’Etat de droit existant dans ce pays » indique la déclaration.
Les Evêques dénoncent en outre la pauvreté et la faim qui affligent les citoyens du Malawi. « Nous continuons à voir qu’il n’existe que peu de postes de travail et des opportunités économiques limitées pour les jeunes. Ce qu’il est convenu d’appeler les gains économiques que le pays a enregistré ne se sont pas traduit en meilleurs niveaux de vie pour les pauvres, en particulier dans les zones rurales où les personnes deviennent actuellement plus pauvres qu’auparavant ». (L.M.) (Agence Fides 01/02/2020)


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