AMERIQUE/HAITI - Début de la discussion entre le gouvernement, l’opposition et la société civile

vendredi, 20 décembre 2019 eglises locales   situation sociale   politique   zones de crise  

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Début de la discussion entre le gouvernement, l’opposition et la société civile

Port-au-Prince (Agence Fides) – La deuxième rencontre entre représentants du gouvernement et membres de l’opposition visant à résoudre la dramatique crise que traverse le pays a malheureusement échoué. Le 18 décembre, à l’initiative d’Helen La Lime, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU à Haïti, s’est tenue la deuxième journée de discussion au siège de la Nonciature apostolique, à laquelle ont participé des responsables de partis et groupes d’opposition politique, des représentants de la société civile, des autorités locales, de la Présidence et Helen La Lime en personne ainsi que des représentants de l’OEA, loin des microphones et des caméras pour tenter de trouver une solution consensuelle à la crise.
A cette rencontre, n’a pas pris part Rosemond Pradel, représentant du groupe « Maché kontre », affirmant que les discussions n’allaient pas dans la juste direction et rappelant la position prise par ceux qui avaient stipulé l’accord de Marriott, qui demande la démission du Chef de l’Etat comme condition préliminaire.
Au terme de cette deuxième journée de rencontre, les participants ont émis une déclaration conjointe, parvenue à Fides et publiée par les moyens de communication locaux. « Nous, partis, groupes politiques d’opposition, représentants de la présidence, des organisations de la société civile et des autorités locales réunis à la Nonciature les 17 et 18 décembre 2019, avons achevé deux jours de réflexions et d’échanges autour de la crise politique, sociale et économique qui a secoué le pays pendant divers mois. Ceci est un pas positif et une approche constructive qui doit continuer à réunir tous les représentants de la société afin de résoudre la crise. Nous profitons de l’occasion pour remercier la Nonciature apostolique de son hospitalité et les acteurs internationaux qui ont accompagné cet effort, en particulier les Nations-Unis et l’OEA ».
Le document est signé par le Sénateur Joseph Lambert, Coordinateur de Konbit Masyonal (KONA), par l’ancien Sénateur Paul Denis, Coordinateur d’Inifos, par Eric Jean-Baptiste, Secrétaire général du RNPD, en qualité de témoins de ce dialogue.
La note envoyée à Fides par un missionnaire indique que, bien que la rencontre constitue déjà un progrès dans la mesure où le gouvernement a participé à la réunion, il est évident qu’il n’existe pas encore de voie de sortie claire.
La situation demeure bloquée malgré les aides provenant de l’étranger pour des programmes sociaux. L’UE, au travers de son Ambassadeur en République dominicaine, Gianluca Grippa, a déclaré voici une semaine qu’elle attend une solution rapide pour réactiver les programmes d’aide humanitaire offerts à Haïti depuis une décennie. Hier, l’UE a destiné plus de 15 M€ aux aides au profit de l’Amérique latine et des Caraïbes, dont Haïti.
Voici deux jours, la Commission interaméricaine des droits fondamentaux a débuté sa visite à Haïti, répondant à l’invitation des autorités, afin de vérifier les informations signalées par l’ONU selon lesquelles auraient été enregistrés plus de 42 morts en deux mois suite aux interventions de la police dans le cadre des manifestations réclamant la démission du Président, Jovenel Moïse.
L’Eglise catholique, présente également au travers de ses missionnaires sur l’ensemble du territoire de l’ile, ne parvient pas à organiser son action pastorale et sociale à cause de la crise, ainsi qu’en témoignent à Fides divers missionnaires présents depuis longtemps à Haïti. (CE) (Agence Fides 20/12/2019)

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