ASIE/INDE - Appel d’un prêtre au gouvernement en faveur d’un plus grand engagement en faveur de la protection des droits fondamentaux

vendredi, 13 décembre 2019 droits fondamentaux   dignité humaine   justice   liberté religieuse   liberté de conscience   promotion humaine  

New Delhi (Agence Fides) – En Inde, il est du devoir du gouvernement et des institutions de s’engager davantage pour garantir la protection et la promotion des droits fondamentaux. C’est ce que déclare à l’Agence Fides le Père Cedrik Prakash SI, activiste au sein du Jesuit Refugee Service, remarquant que « l’année 2019 a été pour la sauvegarde des droits fondamentaux en Inde une année véritablement horrible ». « Depuis mai 2014, lorsque le gouvernement conduit par le Baratiya Janata Party est arrivé aux affaires, s’est vérifiée une constante détérioration du respect des droits fondamentaux dans le pays » indique-t-il.
Le prêtre cite « le respect de la femme », dans une situation où « l’Inde a acquis la terrible réputation d’être la capitale mondiale du viol et une société qui traite les femmes comme des citoyennes de deuxième classe au travers de discriminations et de violences ».
En outre, remarque le Père Prakash, « la liberté d’expression et de presse est presque devenue une chimère : le World Press Freedom Index d’avril 2019 indique l’Inde au 140ème rang sur un total de 180 pays pris en considération et le droit à la vie privée est lui aussi constamment foulé aux pieds ».
« La situation est critique – poursuit le jésuite indien – y compris pour les défenseurs des droits fondamentaux, qui subissent menaces, coercitions, intimidations, arrestations, injures et fausses accusations pour le seul fait qu’ils promeuvent les droits fondamentaux, la justice et la paix. Voici quelques mois, cinq activistes pour les droits fondamentaux connus, dont l’écrivain P Varavara Rao, ont été arrêtés sous des chefs d’accusation absolument fallacieux. L’antique loi sur la sédition est encore utilisée pour réprimer le dissentiment ».
La liberté de religion ou de credo est souvent violée. « Selon les dernières données, une augmentation du nombre des incidents communs a été enregistrée dans neuf Etats. L’Uttar Pradesh a enregistré cette année 457 épisodes de violence à motivation religieuse de janvier à octobre. Ont par ailleurs été signalés près de 500 attaques contre des chrétiens dans différentes parties du pays. Les fondamentalistes prospèrent sur la base de discours de haine et le lynchage est devenu un phénomène terriblement fréquent ».
Enfin le Père Prakash signale qu’en Inde, « les droits des enfants sont violés impunément. Des millions d’enfants travaillent encore dans le cadre d’emplois dangereux en diverses parties du pays. Outre à la négation de leur droit à l’instruction, ils sont également privés de leur enfance. De nombreux enfants sont emprisonnés dans le réseau du trafic d’êtres humains ».
Le Père Prakash stigmatise l’action du gouvernement qui « semble avoir renoncé au rôle et à la responsabilité de protéger et de promouvoir les droits garantis à tous les citoyens par la Constitution : le droit à la vie et à la liberté, le droit à la dignité et à l’égalité, le droit à la liberté de parole et d’expression, le droit à la liberté de prêcher et de pratiquer sa propre religion, le droit à se sustenter et à tous les autres droits fondamentaux ». Il exhorte par suite le peuple indien « à ne pas se rendre, à réclamer une justice qui soit réellement proclamée et pratiquée par l’Etat dans le respect des principes d’égalité et de dignité humaine pour tous ». (PA) (Agence Fides 13/12/2019)


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