AMERIQUE/MEXIQUE - Appel des Evêques aux législateurs en faveur de la garantie d’une pleine liberté de l’éducation

vendredi, 6 septembre 2019 instruction   liberté   conférences épiscopales  

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Mexico (Agence Fides) – « L’authentique éducation est un acte qui requiert une pleine liberté et responsabilité. En l’absence d’une intention claire et droite d’éduquer, l’action est contaminée par d’autres intérêts, ni transcendants ni fondamentaux. L’éducation est la plus noble des tâches ». C’est ce que réaffirme la Conférence épiscopale du Mexique dans un appel adressé aux législateurs fédéraux et aux autorités éducatives dans la perspective de la discussion devant le Parlement de trois projets de loi sur l’éducation, afin qu’ils promeuvent « un véritable dialogue avec les principaux acteurs clefs de l’instruction ». Il est en effet nécessaire de consolider les efforts réalisés jusqu’à présent en matière d’éducation en émanant des normes législatives qui « répondent de manière réaliste et clairvoyante aux défis de l’urgence éducative que nous connaissons aujourd’hui ainsi qu’aux requêtes déjà intégrées dans la dernière révision constitutionnelle » (voir Fides 24/06, 12/07 et 21/07/2016).
Dans le document parvenu à Fides, les Evêques se déclarent particulièrement préoccupés par le fait que la liberté doit être assurée dans quatre domaines de l’éducation. Ils citent en premier lieu « l’autonomie et la pleine liberté de l’organisme qui remplacera l’Institut national d’évaluation éducative » prévu par la récente révision de l’article 3 de la Constitution.
Ils rappellent par suite que leur document d’octobre 2013, soit des mois avant l’entrée en vigueur de la réforme de l’instruction du dernier gouvernement fédéral, ils avaient d’ores et déjà fait part de leur préoccupation suite au fait que « certains groupes syndicaux avaient un pouvoir politique inadéquat leur permettant de siéger avec les autorités afin de négocier notamment les conditions de travail, réduisant la valeur centrale de l’éducation à savoir le meilleur intérêt des enfants, des adolescents et des jeunes ». Aujourd’hui, ils craignent que la pression de ces mêmes groupes fasse obstacle à « l’exercice effectif de la liberté de la société et du gouvernement en ce qui concerne la réalisation d’un nouveau système d’instruction national ».
Le troisième aspect mis en évidence concerne la participation des parents à l’éducation de leurs enfants. Les textes en discussion « déclarent, reconnaissent et encouragent la participation des parents à l’éducation des enfants » reconnaissent les Evêques. Cependant, à aucun moment ceux-ci ne sont reconnus comme « les principaux responsables de l’éducation » de leurs enfants mais seulement comme des « coresponsables » de cette dernière, les dispositions ne prévoyant aucune structure ou forme de représentation. « Leur droit est reconnu mais aucun espace de liberté en vue de l’exercice de leurs droits ne leur est ouvert ».
Le dernier motif de préoccupation concerne la gestion des infrastructures éducatives, qui appartient de manière discrétionnaire à l’autorité fédérale « qui doit être garantie au travers de l’exercice clair et honnête du contrôle du budget ainsi que par une claire distribution des pouvoirs ». « Il est très important – soulignent-ils – de renforcer le fédéralisme dans cet effort d’adaptation et de restructuration du Système éducatif national ».
L’appel s’achève en réaffirmant les intentions des Evêques : « En tant qu’Episcopat du Mexique, nous exprimons notre volonté de continuer à participer à l’exercice de notre liberté religieuse dans le contexte pluraliste de notre pays. Nous continuerons à le faire avec la plus grande prudence et dans le but de chercher le plus grand bien de tout le peuple mexicain, autorités comprises ». (SL) (Agence Fides 06/09/2019)


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