AFRIQUE/OUGANDA - Prise de position de l’Archevêque de Kumasi et Président de Caritas Afrique sur les motivations des maux de l’Afrique

samedi, 10 août 2019 justice   développement   caritas   catastrophes naturelles  

Kampala (Agence Fides) – « La pauvreté en Afrique est un choix. Les problèmes du continent dérivent de choix erronés. Cela arrive lorsque sont choisis des responsables qui ne sont pas valides » a affirmé S.Exc. Mgr Gilbert Justice Yaw Anokye, Archevêque de Kumasi (Ghana) et Président de Caritas Afrique, dans un colloque tenu en marge de la XVIII° Assemblée plénière du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) tenu à Kampala (voir Fides 30/07/2019).
« Nous avons voté pour des responsables corrompus en suivant des critères tribaux ou par crainte ou encore pour obtenir des faveurs. Nous avons choisi des responsables qui n’ont pas aidé l’Afrique à croitre après l’indépendance. Nous avons eu de bons responsables qui ont été évincés du pouvoir par des coups d’Etat provoqués par des personnes ou des pays qui ont leurs propres intérêts » a rappelé Mgr Anokye.
En faisant un parallèle avec l’Asie, Mgr Anokye a souligné que « des pays tels que la Malaisie et Singapour sont sortis de la pauvreté parce qu’ils ont choisi de bons responsables ». « L’Afrique peut, elle aussi, connaitre la croissance. Nous dormons depuis très longtemps. Nous devrions nous lever immédiatement. Cela arrivera seulement si nous choisissons de bons responsables qui portent une véritable démocratie, des responsables qui mettent en œuvre de bonnes politiques, non pas pour leurs poches ou pour leurs familles ou encore pour leur groupe ethnique d’appartenance. Cette ère est passée et ne devrait plus être permise en Afrique ».
L’Archevêque de Kumasi a indiqué dans l’instabilité politique et environnementale quelques-unes des causes qui provoquent le déplacement de millions d’africains d’une zone à l’autre du continent. « Nous avons des guerres civiles dans des pays tels que le Soudan du Sud et l’Erythrée. Nous avons l’extrémisme religieux en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Al Qaeda en Mauritanie, l’instabilité au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire. Il s’agit là de facteurs qui provoquent l’émigration des personnes » a-t-il déclaré. A ceux-là viennent s’ajouter les catastrophes naturelles telles que les cyclones qui ont frappé le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi ainsi que d’autres imputables à l’homme, comme l’exploitation sauvage du sol et du sous-sol.
« Ce sont tous des dommages causés par l’homme qui doivent être évités » souligne Mgr Anokye. « Nous, en tant que Caritas, intervenons lorsque vient à se créer une urgence. Toutefois, si nous parvenions à empêcher que cela arrive, ce serait préférable. Nous disons que l’assistance sanitaire a une triple dimension : préventive, curative et de rééducation. Cela vaut aussi pour la Caritas » affirme l’Archevêque qui cite l’exemple de la Caritas d’Ouganda qui travaille à la réinsertion des réfugiés du Soudan. « Dans de nombreux pays, la Caritas aide les réfugiés à recommencer à vivre. Nous continuons à leur donner de la nourriture, des médicaments et des couvertures mais nous travaillons aussi pour leur réhabilitation et leur insertion dans la société. Ceci fait partie de notre mission ». (L.M.) (Agence Fides 10/08/2019)


Partager: