AMERIQUE/PEROU - Appel des Evêques au gouvernement en faveur du maintien des actions de solidarité envers les frères vénézuéliens

jeudi, 13 juin 2019 emigration   pauvreté   accueil   eglises locales  

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Appel des Evêques au gouvernement en faveur du maintien des actions de solidarité envers les frères vénézuéliens

Trujillo (Agence Fides) – S.Exc. Mgr Miguel Cabrejos Vidarte, Président de la Conférence épiscopale du Pérou (CEP) et du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), dans une lettre adressée au Président de la République du Pérou, Martin Vizcarra Cornejo, a invité le gouvernement péruvien à continuer à faire preuve de solidarité envers les frères vénézuéliens vue la situation difficile qu’ils connaissent actuellement.
Dans la lettre, transmise à Fides, Mgr Cabrejos souhaite que se poursuive « la volonté du gouvernement péruvien d’accueillir les vénézuéliens qui arrivent au Pérou, trouvant dans notre pays une terre de paix et de solidarité, où ils peuvent projeter leurs rêves et reconstruire leur vie et celle de leurs familles ». De même, il met en évidence la manière dont cette migration contribue à un plus vaste échange culturel entre les deux peuples frères : « Les quelques 800.000 vénézuéliens qui sont entrés à ce jour contribuent à former une société multiculturelle, fraternelle, tolérante et respectueuse de l’échange des cultures ».
Mgr Cabrejos attire en outre l’attention sur la nécessité d’un visa humanitaire pour les vénézuéliens qui veulent entrer au Pérou, ce qui requiert un passeport et un extrait de casier judiciaire, choses qu’il est difficile d’obtenir dans leur pays. « Cette demande pourrait représenter un danger imminent et une tentation de limiter et/ou de réduire l’accès au système d’accueil des réfugiés à cause de l’augmentation du nombre des demandeurs. Bien que la demande d’asile reste ouverte, le danger subsiste » indique encore le texte.
La note envoyée à Fides par la Conférence épiscopale du Pérou indique enfin que « l’Eglise sera toujours disponible pour collaborer afin d’appliquer les normes idoines à assurer le fait que la communauté internationale soit responsable et solidaire de manière tangible des efforts accomplis par des pays tels que le Pérou, au travers de la coopération humanitaire et économique, pour éviter un impact économique sur l’Etat et faciliter l’insertion sociale, économique et culturelle de la population vénézuélienne sur notre territoire ».
Le gouvernement péruvien avait indiqué qu’à compter du 15 juin, les ressortissants vénézuéliens qui auraient voulu entrer au Pérou aurait dû se munir, outre le passeport, d’un visa humanitaire. La nouvelle a provoqué des réactions dans différents milieux outre l’Eglise. L’un des représentants du gouvernement a déclaré à la presse que cette mesure ne signifie pas fermer les portes mais s’aligner sur les pays voisins qui demandent un permis que le direct intéressé devra demander dans son pays d’origine. Le Président du Pérou en personne a justifié la mesure par le fait que le 6 juin, le Pérou avait expulsé près de 50 vénézuéliens présentant des précédents judiciaires et étaient entrés dans le pays avec de faux documents d’identité.
Selon le dernier rapport des Nations-Unies sur le Venezuela, 94% des 29 millions d’habitants souffriraient la faim et l’extrême pauvreté. Au moins 3,5 millions de vénézuéliens ont d’ores et déjà quitté le pays en direction du Pérou, de la Colombie, du Brésil, du Guyana et du Surinam ainsi que de Curaçao et des iles des Caraïbes. Les enfants d’âge scolaire ne fréquentent plus l’école et les malades ne parviennent plus à se rendre dans les hôpitaux car tout manque (voir Fides 03/04/2019). Chaque jour, le nombre de ceux qui meurent par manque de médicaments indispensables en tout genre augmente. (CE) (Agence Fides 13/06/2019)


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