ASIE - Réconciliation et non-violence, les clefs pour contrôler l’extrémisme religieux selon l’Archevêque de Yangon

samedi, 1 juin 2019


Bangkok (Agence Fides) – En Asie, il est nécessaire de prêcher la paix, de promouvoir la réconciliation, de pratiquer la non-violence, pour combattre l'extrémisme religieux. C'est ce qu'a déclaré l’Archevêque de Yangon, S.Em. le Cardinal Charles Maung Bo, Président de la Fédération des Conférences épiscopales d'Asie (FABC) en s'adressant aux responsables des Eglises asiatiques réunis ces jours derniers à Bangkok dans le cadre du séminaire dédié au thème « Bible et évangélisation en Asie ». Le Cardinal a cité comme source d'inspiration le responsable historique de la lutte pour la liberté en Inde, le Mahatma Gandhi, vénéré comme « l’apôtre de la non-violence ». Rappelant que « Gandhi a déclaré : œil pour œil, rend tout le monde aveugle », le Cardinal a mentionné les massacres de Pâques, intervenus au Sri Lanka, en remarquant que « les chrétiens sont devenus des boucs émissaires » de nombreux intérêts politiques et tensions.
« Je proviens d'un pays où l'extrémisme religieux a provoqué violence et deuil » a déclaré le Cardinal, rappelant les paroles du Pape François, qui a visité le Myanmar et a laissé un mandat en disant : « Ne rendez pas la haine pour la haine. Soyez un instrument de paix ».
Le Cardinal a alors invité les catholiques et leurs responsables à devenir « des personnes d'espérance ». « Nous ne pouvons pas nous faire prendre par la peur et la paralysie. Ces moments sont ceux où les Pasteurs doivent marcher sur le Chemin de la Croix, sans jamais perdre l'espérance d'un lendemain meilleur non seulement pour notre peuple mais aussi pour ceux qui ont été victimes du mal ». Il a ensuite rappelé que « la violence appartient aux faibles. « La non-violence et le pardon appartiennent à ceux qui sont forts, moralement et spirituellement » parce que remplis de l'Esprit de Dieu.
Le Cardinal n'a pas hésité à énumérer « le nationalisme, le terrorisme, l'extrémisme religieux, l'exploitation et la manipulation de la colère collective » en tant que menaces contre la vie des populations asiatiques et a rappelé les engagements qu'il a pris lorsqu'il a été élu à la Présidence de la FABC : une plus grande attention envers le développement social et le soin pastoral des fidèles ; une action en syntonie avec l'appel du Pape François en vue de surmonter les obstacles des injustices économiques et environnementales ; l'importance de cheminer aux cotés des populations indigènes et d'affirmer leurs droits aux ressources et à leurs traditions. Il a ensuite noté que « la réconciliation doit etre considérée comme prioritaire en tant que partie intégrante de la nouvelle évangélisation en Asie » surtout dans les zones de conflit violent et chronique. (SD) (Agence Fides 01/06/2019)


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