ASIE/SYRIE - Réflexion des Jésuites sur la nécessité de « réaffirmer la centralité de la famille en vue de la reconstruction du pays »

samedi, 11 mai 2019 guerres   instruction   famille   droits fondamentaux   développement   paix   justice   réfugiés  

Fides

Réflexion des Jésuites sur la nécessité de « réaffirmer la centralité de la famille en vue de la reconstruction du pays »

Alep (Agence Fides) – Après huit années de guerre en Syrie, le bilan est de près de 500.000 morts, 200.000 disparus et 13 millions de réfugiés. Il s’agit de l’une des plus graves crises humanitaires de l’après deuxième guerre mondiale. Plus de 80% des syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté. En effet, 11,7 millions de personnes dépendent actuellement des aides humanitaires pour vivre. Parmi les données les plus alarmantes, émerge celle-ci : 85% de la population soit 15,5 millions des 18,2 millions d’habitants du pays, n’a presque aucun accès à des sources d’eau propre et à des services hygiéniques et sanitaires, alors que 6 millions de personnes se trouvent désormais à bout de forces. « Les blessures sont immenses. Deux tiers de la population ont dû quitter leurs habitations, une partie s’étant déplacé dans le pays alors que nombreux sont ceux qui ont fui à l’étranger, au Liban, en Jordanie, en Turquie et en direction de l’Europe ». C’est au travers de ces chiffres et en ces termes que le Père Victor Assouad, jésuite syrien et Assistant du Préposé général pour l’Europe occidentale, décrit à l’Agence Fides la situation de son pays d’origine.
Le prétendu « Etat islamique », indique-t-il, a perdu la majeure partie des territoires qu’il avait occupés mais certaines régions sont encore lacérées par différents groupes soutenus par des puissances étrangères. « Toutefois, il existe un effort en vue de la résolution diplomatique du conflit qui prévaut sur les options militaires – affirme le prêtre – et l’on commence à parler du retour des réfugiés ». En effet, près de 50.000 réfugiés sur 1,2 millions au total sont revenus du Liban en Syrie au cours de ces derniers mois. Le jésuite souhaite une politique permettant de remettre les familles syriennes au centre dont elles ont toujours joui à l’intérieur de la société : « La famille est l’élément le plus important pour aller de l’avant » remarque-t-il. Il note en outre la nécessité d’une plus grande application en ce qui concerne l’accueil et l’intégration. « La politique doit être beaucoup plus attentive à ces personnes qui fuient leur pays dans la mesure où elles ont tout perdu ». En ce qui concerne les nouvelles générations, l’ancien Provincial pour le Proche-Orient lance un appel : « Il ne faut pas seulement chercher à mettre en accusation les liens entre la violence et l’islam mais comprendre combien les racines de ce conflit et de nombreux autres sont alimentées par l’injustice », et de conclure : « il existe un mot qui me semble important, celui d’instruction. Il est important que les enfants suivent un juste parcours d’instruction afin que, demain, ils puissent construire l’avenir de la Syrie ». (ES) (Agence Fides 11/05/2019)


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