AMERIQUE/URUGUAY - Message des Evêques dans la perspective des élections présidentielles et législatives du 27 octobre

samedi, 6 avril 2019 elections   conférences épiscopales  

Florida (Agence Fides) – « En tant qu’Eglise en Uruguay, étant l’une des institutions fondatrices du pays, nous rendons grâce à Dieu pour la liberté dont nous jouissons et nous partageons la joie de cette période électorale. Nous, Evêques de l’Eglise catholique, en tant que citoyens et Pasteurs, voulons apporter notre contribution à la réflexion qui s’ouvre en cette période électorale ». C’est ainsi que débute le Message des Evêques d’Uruguay à l’occasion des élections présidentielles et législatives du 27 octobre publié en date du 5 avril 2019 et parvenu à l’Agence Fides.
Se réjouissant de vivre dans un pays démocratique, les Evêques mettent en évidence que « chaque vote est important », rappelant que la réforme constitutionnelle du siècle dernier a séparé l’Eglise catholique de l’Etat, faisant mûrir « une laïcité positive » affirment-ils. « L’Eglise catholique ne prend parti pour aucun parti mais elle encourage l’engagement politique des laïcs catholiques, consciente que la politique est l’une des formes les plus précieuses d’amour, dans la mesure où elle recherche le bien commun. Dans le même temps, elle invite ceux qui sont engagés en politique à connaître profondément la riche Doctrine sociale de l’Eglise ».
L’histoire nationale est caractérisée par la recherche du consensus et d’accords qui ont mis fin à de durs affrontements. « Aujourd’hui encore, il semble que soient nécessaires des hommes et des femmes capables de dialoguer avec les adversaires politiques et de concorder des solutions pour les plus grandes difficultés que nous affrontons » écrivent les Evêques qui s’attardent ensuite à les énumérer : « De nombreux jeunes rêvent actuellement un avenir hors de notre pays et, en effet, des uruguayens continuent à émigrer. Dans le même temps, aujourd’hui, des frères d’autres pays viennent sur notre terre à la recherche de nouvelles opportunités… ». « Les statistiques mondiales indiquent que l’Uruguay a le plus haut taux de suicides de l’Amérique latine, en particulier parmi les jeunes ». C’est pourquoi les Evêques s’attendent à « une prise de conscience collective du fait que quelque chose d’erroné existe et qu’il est nécessaire de trouver des moyens pour l’éradiquer ».
Les Evêques indiquent ensuite les éléments fondamentaux qui, selon une vision chrétienne de l’existence et selon la Doctrine sociale de l’Eglise, devraient être pris en compte au moment du choix électoral : « En premier lieu, la valeur de la vie de sa conception à la mort naturelle… La protéger, en prendre soin, la défendre est un devoir essentiel ». L’Eglise appuie par ailleurs le changement culturel mondial qui voit une nouvelle considération envers la femme, considérée comme « grand signe d’espérance de temps meilleurs ». « Sa présence en tant qu’acteur principal dans les plus divers domaines de la société enrichit tout un chacun de la particularité de sa contribution. Aujourd’hui, nous le voyons heureusement réalisé également dans l’arène politique ».
En ce qui concerne la famille, considérée par la Constitution comme « la base de notre société » et malgré les nombreuses initiatives mises en place pour la soutenir tant de la part de l’Etat que de l’Eglise, les Evêques manifestent une « grande préoccupation » à cause d’une certaine vision de la personne et de la sexualité qui visent à sa déstructuration. De ce processus fait partie le fait que « l’Etat s’approprie du droit et du devoir primaire des parents d’éduquer leurs enfants selon leur propre échelle de valeurs, afin de leur donner, dès l’enfance, une vision déformée de la sexualité, du mariage et de la famille. Nous souffrons actuellement en Uruguay d’une authentique colonisation idéologique, dénoncée à plusieurs reprises par le Pape François et par nous-mêmes ».
D’autres problématiques actuelles indiquées par les Evêques concernent les familles en situation de pauvreté, la fragmentation sociale, le manque de sécurité, l’attention aux conditions de travail, le dépeuplement des campagnes, la prévoyance sociale, l’environnement. « Indubitablement, les problèmes du pays comprennent de nombreux autres aspects non mentionnés ici » mettent-ils en évidence, en voulant souligner seulement ceux qu’ils considèrent inéluctables.
« Notre parole provient de l’amour pour notre terre et pour sa population – écrivent-ils en conclusion du Message. Nous encourageons tous les frères dans la foi et ceux qui, sans la partager, écoutent notre voix, à s’engager en tant que citoyens à construire un Uruguay que nous voulons toujours plus juste et plus libre ». (SL) (Agence Fides 06/04/2019)


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