ASIE/LIBAN - Critiques à l’encontre du Chef de l’Etat après ses remerciements relatifs à la « protection » russe des chrétiens au Proche-Orient

mercredi, 3 avril 2019 proche-orient   eglises orientales   géopolitique   islam   dialogue  

prensalatina

Beyrouth (Agence Fides) – La gratitude manifestée récemment par le Président Michel Aoun à son homologue russe notamment pour le soutien toujours offert par la Russie aux communautés chrétiennes du Proche-Orient suscite actuellement au Liban un débat public non exempt de polémiques. Les déclarations du Chef de l’Etat libanais du 26 mars dernier à Moscou ont suscité des critiques de la part de groupes et de représentants politiques de diverses extractions, reprises par les moyens de communication libanais.
Le Rassemblement Saydet el-Jabal, association culturelle créée pour promouvoir la culture de la coexistence entre chrétiens et musulmans, tout en ne mentionnant pas explicitement le Président Aoun, a diffusé hier une déclaration indiquant que « la protection des chrétiens peut intervenir seulement en vivant avec les musulmans et non pas au travers de la recherche de protections ambiguës ». Saydet el-Jabal a rappelé les diverses initiatives menées pour identifier des espaces de coexistence active entre chrétiens et musulmans, citant également la visite apostolique du Pape François au Maroc et la déclaration signée par le Souverain Pontife et par le Roi du Maroc réclamant la protection de Jérusalem en tant que ville ouverte à toutes les religions. Farès Souhaid, le Président de Saydet el-Jabal, avait déjà critiqué par le biais de messages twitter les remerciements du Président Aoun au Président Poutine le 29 mars dernier. « Michel Aoun – avait-il écrit – est Président du Liban et il lui est demandé de protéger les libanais ».
George Sabra, chrétien et Président du Conseil national syrien – groupe d’opposition au gouvernement de Bashir el-Assad – a lui aussi critiqué les remerciements faits par le Chef de l’Etat libanais à son homologue russe. « Les chrétiens en Orient, eux qui ont porté le Christianisme au monde entier – a écrit George Sabra via twitter – n’ont besoin de la protection de personne. Ils sont sur leur terre, au milieux des enfants de leur pays, avec lesquels ils partagent les mêmes valeurs ». Des critiques analogues ont été également exprimées par le druze et chef du Parti socialiste progressiste, Walid Jumblatt. « Il semble que certaines personnes – a écrit ce dernier via twitter – ne veulent pas apprendre les leçons enseignées par le passé et ses tragédies. Nous en sommes de nouveau au projet d’Alliance des minorités au lieu de nous concentrer sur l’importance de la citoyenneté et sur la déclaration commune d’Abou Dhabi entre le Pape et le grand imam d’al-Azhar ».
Au cours de la rencontre du 26 mars entre les deux Chefs d’Etat ainsi que l’indiquait en son temps l’Agence Fides (voir Fides 28/03/2019), le Président Aoun avait invité le Président russe à visiter le Liban. Au cours de sa visite à Moscou, le Président libanais avait également exprimé des jugements négatifs à propos de la décision du Président américain Donald J. Trump, de reconnaitre la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qualifiant cette initiative de violation du droit international réglementant les frontières entre les Etats. (Agence Fides 03/04/2019)


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