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Nairobi (Agence Fides) – « Nous condamnons tout acte de corruption en tant que contraire à la volonté de Dieu » a averti S.Exc. Mgr Philip Arnold Subira Anyolo, Archevêque de Kisumu et Président de la Conférence épiscopale du Kenya. Mgr Anyolo a précisé que l’Eglise rejette toute donation fruit de vols – « si vous volez de l’argent ou autre et que vous le portez à l’Eglise, vous êtes déjà condamné et vous avez perdu le contact avec Dieu » -. Il a cependant remarqué qu’il est difficile pour l’Eglise d’identifier les donations obtenues au travers de la corruption. « Nous exhortons les personnes à ne pas porter de sommes à l’église si elles savent avoir dérobé dans les caisses publiques – a-t-il déclaré. Cependant, en tant qu’Eglise, nous ne disposons pas des capacités de savoir si l’argent est ou non propre ». Mgr Anyolo a ainsi voulu apporter une réponse au trouble des fidèles suite à des donations reçues par des organismes ecclésiastiques provenant d’hommes politiques considérés comme corrompus.
L’an dernier, des millions de schellings ont été donnés en offrandes ou cadeaux aux églises, en particulier à l’Eglise catholique par des hommes politiques afin d’avoir la possibilité de rencontrer les fidèles de manière à promouvoir leur propre campagne politique.
Ainsi par exemple, selon les moyens de communication locaux, de janvier à juin de l’an dernier, le Vice-président, William Ruto, a donné au moins 600.000 USD à différentes églises, soit plus de 12 fois le salaire qu’il a perçu au cours de la même période.
Selon un rapport de Transparency International dressant une liste du niveau de corruption ressenti de 180 pays du monde par ordre décroissant, le Kenya se trouve à la 144ème place, talonné par le Nigeria. L’Eglise, à laquelle adhère un tiers de la population kenyane, a récemment été accusée d’alimenter la corruption. Elle a désormais commencé à refuser les offrandes et dons de la part des hommes politiques.
Ce même Mgr Anyolo a refusé une voiture valant 40.000 USD offerte par le Vice-président Ruto après que les représentants de l’opposition aient affirmé que le véhicule en question avait été acheté grâce à des sommes provenant de la corruption. « L’Eglise a déjà fait don de la voiture à une autre institution car nous sommes libres de vendre le véhicule et d’utiliser le fruit de la vente pour faire du bien à la société » a précisé l’Archevêque. (L.M.) (Agence Fides 13/03/2019)
