ASIE/PHILIPPINES - Appel de l’Eglise en faveur des apatrides à l’occasion de la Journée nationale des Migrants

mardi, 5 mars 2019 migrants   enfants   eglise catholique  

Manille (Agence Fides) – Aider les apatrides, victimes d’un « phénomène mondial inquiétant » qui frappe des milliers d’enfants philippins. Tel est l’appel lancé par la Commission épiscopale pour la Pastorale des migrants envoyé à l’Agence Fides. Le Père Restituto Ogsimer, scalabrinien et Secrétaire exécutif de la Commission épiscopale chargée des migrants et personnes en déplacement, affirme que « les fidèles doivent défendre les droits des apatrides » alors que, de par le monde, sont recherchées des réponses et des solutions au phénomène des demandeurs d’asile et des réfugiés. « L’Eglise assiste et doit continuer à trouver des modalités et des cheminer permettant de porter assistance aux enfants apatrides ».
« En tant que membres de l’Eglise du Christ, nous sommes appelés à agir maintenant, à les chercher et à étendre nos mains pour prendre soin d’eux, pour les prendre dans nos bras et leur faire sentir qu’ils sont aimés, en reconnaissant leur existence au milieu de nous » affirme le Père Ogsimer dans le message diffusé à l’occasion de la Journée nationale des Migrants qui aura lieu aux Philippines le 10 mars.
Selon le Père Ogsimer, le phénomène de l’apatridie constitue un véritable défi pour l’Eglise aujourd’hui alors que devient urgente une campagne vigoureuse pour conserver une attention vigilante à ce sujet. « Des politiques et des lois sont nécessaires afin de reconnaitre et promouvoir un traitement juste et de répondre aux besoins matériels de base des personnes apatrides, en particulier des enfants et des jeunes » affirme-t-il.
Selon les statistiques internationales, il existe 3,7 millions d’apatrides vivant en 78 pays, le Bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés estimant qu’au moins 10 millions de personnes au niveau mondial pourraient être apatrides.
Dans l’Etat de Sabah, en Malaisie, il est estimé que plus de 10.000 enfants sont nés de parents philippins immigrés entrés et travaillant dans le pays de manière irrégulière. La loi malaisienne réglementant l’immigration ne garantit pas le statut légal des enfants des immigrés. « En effet, ces enfants ne sont pas enregistrés (à l’Etat civil NDT) et sont actuellement apatrides, ce qui les place dans une situation de grande vulnérabilité » remarque le Père Ogsimer. « Par exemple, ils ne peuvent pas même être inscrits dans une école publique pour recevoir une instruction adéquate et n’ont pas accès à l’assistance sanitaire de base » ajoute-t-il.
A compter de 2015, quelques 40% des apatrides du monde – soit plus de 1,4 millions de personnes – vivent dans le sud-est asiatique. Depuis 1987, les Evêques des Philippines ont commencé à célébrer une Journée nationale des migrants afin de promouvoir la conscience au sein de l’Eglise et de la société des questions liées à l’émigration philippine, sachant que les immigrés philippins sont plus de 10 millions soit 10% de la population totale de l’archipel.
L’événement souligne l’effort de l’Eglise visant à les aider face aux effets des migrations, pour raisons de travail, sur leurs vies et celles de leurs familles. (SD) (Agence Fides 05/03/2019)


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