AFRIQUE/CONGO - Une mission de proximité avec les jeunes des rues pour les franciscains

mardi, 5 février 2019 enfants des rues   enfance   franciscains  

Brazzaville (Agence Fides) – Ils offrent de la nourriture et un logement. Ils les soignent, les aident à étudier et à apprendre un métier. Ainsi, depuis plus de 20 ans, les religieux franciscains de République du Congo, dans leur mission de fidélité à l’Evangile et de proximité envers les plus pauvres, aident-ils les jeunes des rues de la capitale, Brazzaville. Jusqu’à une trentaine d’années en arrière, le problème des jeunes des rues était presque inexistant en Afrique. La grande famille élargie était en effet en mesure de prendre en charge les orphelins. Aujourd’hui, la structure sociale se désagrège et la structure traditionnelle ne parvient plus à garantir une vie sereine à ceux qui sont abandonnés. Actuellement, à Brazzaville, vivent 2.000 jeunes qui sont suivis par différentes organisations d’assistance. Selon certains observateurs cependant, les jeunes qui vivent dans les rues, vivant d’expédients et dormant dans des refuges improvisés, seraient au moins le double. Ceci est scandaleux pour un pays riche en ressources naturelles telles que le pétrole – dont le pays est le quatrième producteur continental – le gaz naturel, le bois précieux et les diamants. « Le Congo Brazzaville – indique le Père Domenico Domenici, missionnaire franciscain, à l’Agence Fides – est une nation riche. Cependant, la richesse n’est pas équitablement distribuée et la pauvreté règne : plus de 50% des congolais vit en dessous du seuil de pauvreté et parmi les premières victimes de cet état de fait se trouvent les enfants ».
Nombre sont ceux qui sont abandonnés en ce que considérés comme des « enfants sorciers » qui portent le mauvais œil sur la maisonnée. D’autres sont orphelins et d’autres encore sont abandonnés parce que leurs grands-parents ou leurs oncles, qui les avaient pris en charge, ne parviennent plus à faire face à leurs besoins. A ceux-là, viennent s’ajouter ceux qui fuient les violences. « A la base – continue le religieux – se trouve toujours la pauvreté. En grandissant dans la rue, les enfants en question n’ont pas d’affections. Ils ne peuvent ni étudier, ni apprendre un métier. Souvent, ils sont la proie de la micro criminalité et la police nous les amène en communauté en nous demandant de les accueillir ».
La communauté des franciscains de Brazzaville est née en 1991 et en 1998, les religieux ont créé une communauté d’accueil pour mineurs. Le Père Domenici remarque : « J’avais déjà derrière moi une expérience similaire à Makoua, une localité sise à 700 Km de Brazzaville, où j’ai œuvré en tant que missionnaire pendant quelques années. Dans la capitale, nous avons créé une structure qui accueille environ 70 jeunes assistés par nous autres religieux et par un groupe de bénévoles ».
Les religieux ont cherché à reconstruire un milieu familial au sein duquel les jeunes peuvent retrouver la sérénité perdue lorsqu’ils sont allés vivre hors de chez eux. Ils leur offrent un logement, paient leurs études et la formation professionnelle. « Grâce aux donations – conclut le religieux – nous parvenons à leur offrir la possibilité d’apprendre un travail et de se rendre autonome. Ils peuvent rester chez nous tant qu’ils ne sont pas en mesure de pourvoir à leurs besoins. Lorsqu’ils sortent et parviennent à lancer une activité en propre, ils conservent de bons rapports avec nous. Certains nous offrent même de l’aide. Au Congo, la sensibilité envers ceux qui sont le plus dans le besoin grandit, ce qui constitue un signal positif ». (EC) (Agence Fides 05/02/2019)


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