VATICAN - Célébration du 150ème anniversaire de la Famille Lavigerie de la part du Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples

Rome (Agence Fides) – « L’Eglise désire, encore aujourd’hui, plus que jamais, répondre au mandat de Jésus-Christ ressuscité de porter l’Evangile à tous les peuples. Ainsi, tant que l’humanité aura soif du Christ, de ce cœur missionnaire continueront à se former des religieuses et des religieux généreux désirant se mettre à disposition de ce grand projet qu’est l’annonce de l’Evangile et l’implantatio Ecclesiae parmi tous les peuples dans le désir profond de configurer les Eglises locales à la réalité des nombreuses cultures, tout en préservant l’unique catholicité qui rassemble tous dans la même foi. Ceci est encore aujourd’hui la raison principale de l’existence de la Famille Lavigerie au sein de laquelle croit et se perfectionne la vocation missionnaire de tant d’hommes et de femmes ». Voici un extrait de l’homélie donnée par S.Em. le Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, ce matin, en l’église romaine de Saint Louis des Français, à l’occasion d’une Messe solennelle célébrée par lui à l’occasion du 150ème anniversaire de la Famille Lavigerie, qui comprend les Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les Pères Blancs.
« La fondation de ces deux sociétés – a rappelé le Préfet du Dicastère missionnaire – nous rappelle immédiatement l’imposante figure du Cardinal Charles Martial Allemand Lavigerie, d’abord Evêque de Nancy puis Archevêque d’Alger (1867) et Délégué apostolique pour le Sahara. Ce qui frappe en lui est sa grande intuition missionnaire, sa vision ecclésiologique clairvoyante, la passion qui le conduisait à ne pas ignorer le monde complexe de l’Afrique du nord islamique… Aujourd’hui, l’œuvre des Missionnaires d’Afrique s’étend à de nombreux pays du Continent africain et à d’autres régions du monde. Nous pourrions dire que ce petit baobab, arbre symbole de l’Afrique, planté par le Cardinal Lavigerie, a grandi en étendant ses branches sur l’ensemble de ce continent, branches à l’ombre solidaire desquelles nombre sont ceux qui ont trouvé refuge et dont les fruits d’amitié, de rachat humain, de zèle apostolique ont nourri ceux qui s’en sont alimentés ».
En réfléchissant sur la signification de cette commémoration, le Cardinal Filoni a mis en évidence tout d’abord l’intuition du Cardinal Lavigerie, « lequel avait compris combien était nécessaire que l’Evangile et son témoignage ne devaient pas manquer parmi les musulmans d’Afrique du Nord, vue notamment en tant que porte du continent sub-saharien, alors le plus inconnu et le plus impénétrable ». Il a ensuite relevé la grande générosité des religieuses, des prêtres et des laïcs de cette Famille missionnaire qui « ont donné leur vie pour l’Evangile et pour la formation des jeunes Eglises ». « Combien de martyrs et de confesseurs de la foi ont fécondé la vie de l’Eglise en Afrique ! Combien de relations se sont établies au cours de toutes ces années avec les différentes cultures africaines. Combien de populations ont-elles été atteintes. Combien de compréhension a pu être démontrée, par leur intermédiaire, vis-à-vis des rites ancestraux, parfois hâtivement jugés comme négatifs ! Combien de bien a-t-il été semé, combien de luttes affrontées telles que celle contre l’esclavage au XIX° siècle qui affligeait encore l’Afrique. Que de chemin parcouru avec le monde islamique, que le Concile Vatican II aurait reconnu et institutionnalisé au travers de la Commission pour les Rapports religieux avec les musulmans dans le cadre du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux ».
Le Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples a ensuite invité à rendre grâce à Dieu pour la fondation de nombre d’Eglises locales en Afrique comme pour les innombrables œuvres sociales et culturelles, aujourd’hui presque entièrement gérées par les communautés catholiques du cru, sans compter les nombreuses vocations masculines et féminines. « Il n’est pas superflu de penser ensuite – a-t-il continué – que cet anniversaire coïncide avec l’année au cours de laquelle le Pape a voulu convoquer le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre prochain, à l’occasion du centenaire de la promulgation de la Lettre apostolique Maximum illud, par laquelle Benoit XV désira imprimer un nouvel élan à la missio ad gentes pour réveiller la conscience du devoir missionnaire dans toute l’Eglise. Près d’une décennie auparavant, les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique et les Pères blancs avaient reçu du Siège apostolique leur approbation définitive ».
Enfin, le Cardinal Filoni a fait trois recommandations aux missionnaires de la Famille Lavigerie, en tenant compte de l’incessant appel à la mission que le Pape François ne se lasse pas de relancer en toutes circonstances. La première est que la fraternité est « encore aujourd’hui, sinon plus encore, la nouvelle frontière du Christianisme » ; la deuxième est que « l’évangélisation doit s’insérer dans l’expérience concrète où se déroule l’histoire des hommes et des femmes de notre temps, en cueillant toujours le sens de la vie humaine et de l’expérience des peuples qui doivent être compris et estimés ». « La troisième caractéristique est ecclésiologique. L’Eglise en effet conserve et porte les signes de la bénédiction de Dieu, destinés à tout homme et femme, au-delà des communautés d’appartenance et des expressions religieuses auxquelles ils appartiennent ». (SL) (Agence Fides 26/01/2019)

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