AFRIQUE/TOGO - Danger de nouvelles contestations dans un pays se trouvant dans une impasse politique

vendredi, 26 octobre 2018

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Lomé (Agence Fides) – La crise politique que vit le Togo depuis le 10 Août 2017 est bien loin de connaître une fin heureuse malgré la feuille de route proposée par la CEDEAO. La feuille de route de la CEDEO se résume en trois grands points majeurs : les mesures d’apaisement ; les réformes constitutionnelles et institutionnelles ; et la mise en place d’un cadre permettant la création des conditions d’organisation d’élections libres, équitables, et transparentes. « La situation politique est compliquée. En effet, si hier l’opposition était radicale sur le départ immédiat du Président actuel dont la famille tient les rênes du pays depuis près de 50 ans et exigeait aussi des réformes constitutionnelles et institutionnelles avec la limitation rétroactive du mandat présidentiel a deux mandats de cinq ans , aujourd’hui, ayant acceptée d’entrer dans la dynamique politique que propose la CEDEO, qui exclut toutefois le départ immédiat du président actuel du pouvoir mais maintien la nécessité des réformes constitutionnelles et institutionnelles, l’opposition togolaise refuse de manière radicale de participer au recensement national lancé le 1er Octobre 2018 en vue des prochaines échéances électorales qui commencent en Décembre 2018 avec les législatives, et menace de reprendre les manifestations de rue » commente pour Fides le Père Donald Zagore, missionnaire ivoirien de la Société des Missions africaines.
« L’opposition accuse le gouvernement de violation de la feuille de route établie par la CEDEAO. Une situation qui plonge une fois de plus le pays dans une impasse politique qui pourrait toutefois conduit à des actes de violences. Il faudrait aussi s’attendre à un boycott systématique des prochaines échéances électorales par l’opposition » révèle-t-il.
« Devant cette impasse politique de participation ou de non-participation au recensement électoral en cour, l’Eglise catholique reste silencieuse sur cette question. Cependant, elle a toutefois sortie le 17 Septembre 2017, une déclaration officielle où elle recommandait fortement et clairement les reformes constitutionnelles et institutionnelles conformément à la constitution de 1992 en condamnant ferment les violences à tous les niveaux. Toute en son nom propre, dans un document de 27 pages, l'Archevêque émérite de Lomé a demandé au Chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, de ne plus se représenter en 2020 » explique le Père Zagore.
« L'alternance politique démocratique, pacifique, sans effusion de sang, demeure pour la politique africaine un défi majeur et crucial. Le désir de se maintenir au pouvoir et l’envie de mettre fin à cette vision de monopolisation continue du pouvoir sont deux forces qui s'affrontent et se combattent, plongeant le continent africain de manière continuelle dans la violence et dans le sang. Sans aucun doute, un grand nombre de conflits sont nés, continuent de naître, et continueront de naître sur le continent africain à cause de cette mentalité. L'alternance démocratique est un principe moral, qui répond fortement aux soucis de justice et d’équité » conclut le Père Zagore. (DZ/AP) (Agence Fides 26/10/2018)


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