AFRIQUE/RD CONGO - Prise de position de l’Episcopat congolais face à une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU à propos des risques de nouveau report des élections

vendredi, 12 octobre 2018 elections   evêques  

Kinshasa (Agence Fides) – « L’hypothèse d’un report des élections redevient d’actualité » ont prévenu les Evêques de République démocratique du Congo face à une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU qui s’est rendue sur place pour vérifier l’évolution de la préparation des élections présidentielles prévues pour le 23 décembre prochain.
Dans leur communiqué, envoyé à l’Agence Fides, après avoir remercié le du Conseil de Sécurité de l’ONU pour l’attention avec laquelle il suit les affaires congolaises, les Evêques ont énuméré ceux qui, selon eux, constituent les points positifs et négatifs en ce qui concerne la préparation du scrutin de décembre prochain. En ce qui concerne la campagne électorale, le communiqué indique que « Le 29 septembre 2019, l’opposition politique a tenu un grand meeting sans entrave ni violence » D’autre part, les Evêques notent que persiste « l’interdiction et la répression des manifestations publiques organisées par les partis politiques de l’Opposition et les mouvements citoyens perdurent, ainsi que la confiscation des médias publics au profit du pouvoir en place ». Les Evêques ont ainsi demandé aux Nations unies d’exercer des pressions sur le gouvernement congolais afin qu’il garantisse à toutes les forces politiques le libre accès aux moyens de communication et qu’il retire tout empêchement aux manifestations publiques de l’opposition.
La principale préoccupation selon les Evêques dérive des retards concernant le processus électoral. « Il existe environ 6 millions d’électeurs enregistrés dans le fichier électoral sans empreintes digitales, ledit enregistrement étant biométrique » rappellent-ils. En outre, la Commission électorale indépendante (CENI) est déterminée à utiliser la machine à voter malgré l’absence d’un consensus des parties prenantes. Elle tarde à inviter les missions internationales d’observation électorale. L’hypothèse d’un nouveau report des élections refait surface ». Les élections présidentielles étaient initialement prévues d’ici la fin de décembre 2016 à l’échéance du second et dernier mandat du Président Joseph Kabila. En fin de compte, ce dernier a annoncé qu’il ne se représentera pas pour briguer un troisième mandat, en violation à la Constitution, indiquant en la personne de l’ancien Ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat de son parti.
Depuis des mois, l’Episcopat prévient qu’un éventuel report des élections congolaises pourrait embraser l’ensemble de la région des Grands Lacs (voir Fides 29/08 et 12/09/2018). (L.M.) (Agence Fides 12/10/2018)


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