AMERIQUE/GUATEMALA - Appel des Evêques à éviter la violence et le sang après les dernières décisions de l’exécutif et la division du pays

vendredi, 14 septembre 2018 eglises locales   politique   corruption  
Appel des Evêques à éviter la violence et le sang

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Appel des Evêques à éviter la violence et le sang après les dernières décisions de l’exécutif et la division du pays

Guatemala (Agence Fides) – Comme d’autres pays d’Amérique latine, le Guatemala célèbre lui aussi son indépendance le 15 septembre. Pour l’occasion, la Conférence épiscopale du pays (CEG) a publié un Message dans le contexte du mois de la Patrie. En se basant sur un verset du libre des Proverbes (1, 8) « Ecoute, mon fils, l’instruction de ton père, ne méprise pas l’enseignement de ta mère », les Evêques invitent à réfléchir sur la manière de répondre de manière responsable à l’enseignement de ce qui a été hérité, c’est-à-dire « comment vivre devant Dieu nos responsabilités civiles, afin que la justice et la paix deviennent la base de la coexistence en tant que peuple ».
En décrivant la situation réelle, le Message parvenu à Fides indique : « Ces jours-ci, nous vivons des moments de tension et de confrontation à cause de deux décisions prises par l’exécutif : le non renouvellement du permis de séjour de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) et l’interdiction de retour imposée à Ivan Velasquez, membre des Nations unies se trouvant à la tête de la CICIG ».
Les deux faits en question ont divisé non seulement l’opinion publique mais le pays entier. C’est pourquoi les Evêques affirment : « Il est nécessaire que la voie de la confrontation soit dépassée au travers de la promotion d’un dialogue sérieux permettant d’appliquer le droit et d’exercer la justice, comme cela a été préconisé par le Procureur national ».
« Nous demandons à tous d’éviter la violence et de ne pas faire couler le sang » écrivent les Evêques qui soulignent : « La loyauté qu’évoque l’Ecriture Sainte, signifie le respect pour la loi. Personne n’est supérieur à la loi. Il s’agit là d’un principe clair qui implique tout un chacun ».
Les Evêques concluent leur message en invitant à célébrer le 15 septembre également Notre-Dame des Sept Douleurs, dont c’est la mémoire liturgique, en demandant la force d’aimer le Guatemala et de le servir dans la vérité et dans la justice, en ne cherchant pas le conflit pour résoudre les problèmes.
La situation dans le pays a causé des préoccupations au niveau international. « Nous exprimons notre peine suite à la décision souveraine du gouvernement guatémaltèque de ne pas renouveler le mandat de la CICIG » peut-on lire dans la note qu’au nom du G13 des Nations unies, ont signé les représentants du Canada, de la France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Suède, de la Confédération helvétique et de l’Union européenne.
Le document appelle « le travail vital que la CICIG effectue en ce qui concerne la lutte contre la corruption et l’impunité et l’importance qu’elle puisse continuer cette action jusqu’à la fin de son mandat ». Les signataires « reconnaissent et apprécient l’action du Commissaire Velazquez », regrettant la décision de ne pas lui permettre de revenir dans son pays. Il s’agit « d’un pas en arrière en matière de renforcement des institutions guatémaltèques », un choix considéré dans le même temps comme « une non application de l’accord signé par le Guatemala et l’ONU ». (CE) (Agence Fides 14/09/2018)


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