AFRIQUE/RD CONGO - Intervention de l’Archevêque de Kisangani envoyée au Conseil de Sécurité de l’ONU en faveur d’élections « véritablement inclusives et régulières »

Kinshasa (Agence Fides) – La joie relative à la mise en route du processus électoral « aura été une illusion si le processus électoral en cours n’aboutit pas à l’organisation des élections crédibles, transparentes,inclusives et apaisées » a affirmé S.Exc. Mgr Marcel Utembi Tapa, Archevêque de Kisangani et Président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), dans le cadre d’une intervention envoyée au Conseil de Sécurité de l’ONU concernant le processus électoral en République démocratique du Congo.
Selon la CENCO, l’absence de tenue « d’élections crédibles et transparentes » constitue « risque est latent si l’on ne prend pas en compte les préoccupations suivantes, à savoir la non clarification de la situation des millions des personnes enrôlées sans empreintes digitales ; le manque de consensus sur l’utilisation ou non de la machine à voter et le non parachèvement d’importantes mesures de décrispation prévues dans l’Accord de la Saint-Sylvestre ».
Les élections, présidentielles et législatives, se tiendront le 23 décembre prochain, sachant que le second et dernier mandat du Président sortant, Joseph Kabila, est arrivé à échéance le 20 décembre 2016, mais que le scrutin a été reporté plusieurs fois, suscitant la crainte au sein de l’opposition et de la société civile, que J. Kabila ne veuille réviser la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat. Les Evêques avaient réalisé une médiation dans le cadre de la crise politique et un Accord avait été signé à la Saint Sylvestre 2016. Ce dernier prévoyait une période transitoire, pendant laquelle le Président sortant conservait ses fonctions, afin de préparer les élections. La nomination de la part de la majorité présidentielle, d’Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat la représentant a contribué à rasséréner les esprits même si persistent des problèmes concernant les quelques 6 millions d’électeurs inscrits sans empreintes digitales et à propos de l’utilisation des machines à voter (voir Fides 23/08/2018).
« Dans l’ensemble, le dépôt des candidatures s’est déroulé dans un climat apaisé et dans un esprit patriotique, à l’exception du cas de Moïse Katumbi pour lequel nous rappelons au Gouvernement le respect de l’Accord de la Saint-Sylvestre » affirment les Evêques. Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, a été accusé d’avoir comploté contre J. Kabila, raison pour laquelle il a été privé de son passeport congolais et du droit de rentrer en RDC. Malgré ces limitations, il a annoncé vouloir se porter candidat à la Présidence de la République.
« Que l’on évite de forcer l’interprétation des lois et de manipuler la justice dans le but d’exclure de façon arbitraire certains candidats de la compétition électorale. Les élections non inclusives constitueront un préjudice au processus de la pacification du Pays » réaffirme encore Mgr Utembi Tapa. (L.M.) (Agence Fides 29/08/2018)

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