AFRIQUE/COTE-D’IVOIRE - Familles contraintes à vivre dans les cimetières, « signe de décadence humaine et politique »

samedi, 14 juillet 2018

DZ

Abidjan (Agence Fides) – Pour des questions d’assainissement dus aux fortes pluies qui ont causées la mort de dizaines de personnes, le gouvernement ivoirien a entrepris des actions visant à casser des maisons. Des quartiers dits quartiers précaires ou sont logées des familles pauvres ont été détruits. Résultats de cette actions politiques, ces familles ne sachant plus ou aller pour se trouver un toit, on trouver refuge dans les cimetières. Désormais ces familles vivent dans des cimetières avec pour lits des tombes. « Des images qui défient l’entendement humains, mais qui en substance sont l’expression de la déchéance humaine et politique que même tout le vocabulaire de Molière ne pourrait expliquer. Des familles, des femmes, des enfants, aujourd’hui victimes de la cruauté d’un système politique ou l’homme et sa dignité n’ont plus de place » commente pour l’Agence Fides le Père Donald Zagore, théologien ivoirien de la Société des Missions africaines.
« Pouvons-nous véritablement parler de développement lorsque l’homme est réduit à l’état d’animal ? Il s’agit d’une politique de développement au visage inhumain, sans cœur » souligne le Père Zagore, ces jours-ci à Rome pour une réunion des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
« Jamais depuis ces vingt dernières années – poursuit-il – l’histoire de la Côte-d’Ivoire ne s’est écrite avec l’ancre de tant de douleur, de tant de souffrance, de tant d’injustices, et de tant de méchanceté. Des hommes bien vivants, parce que rejetés, chassés par d’autres hommes aussi bien vivants, désormais ne trouvent refuge que chez les morts. Rejetés par les hommes, accueillir par les morts. Même les morts dans leurs tombeaux font preuve d’humanité et ainsi donnent une leçon de moralité à des hommes devenus de plus en plus insensible à la dignité de l’homme ».
« Devant telle situation, l’Eglise de Côte-d’Ivoire ne doit en aucun cas rester silencieuse et inactive. Elle doit non seulement levées la voix pour dire non mais aussi entreprendre des actions concrètes pour venir en aide à toutes ses familles qui vivent désormais aux cimetières. Il faut cette action prophétique sinon, toutes nos homélies, toutes nos théories théologiques, seront vides de sens. Devant la gravité de la situation, il faut que l’Eglise de Côte-d’Ivoire agisse. Il ne faut jamais l’oublier et le dire haut et fort, l’Eglise est la seule espérance des pauvres » conclut le Père Zagore. (DZ/AP) (Agence Fides 14/07/2018)


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