AFRIQUE/BURUNDI - Appel des Evêques en faveur de la protection de la paix et de l’unité en vue du référendum constitutionnel du 17 mai

mercredi, 9 mai 2018 evêques  

Bujumbura (Agence Fides) – Nous exhortons « le peuple burundais à sauvegarder l’unité et la paix » écrivent les Evêques du pays dans un communiqué portant sur le référendum constitutionnel du 17 mai concernant la réforme constitutionnelle permettant de prolonger la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, avec un maximum de deux mandats consécutifs pour une même personne. La réforme suscite actuellement de forts contrastes dans la mesure où les opposants la considèrent un expédient trouvé par le Président Pierre Nkurunziza pour demeurer encore au pouvoir pendant 15 ans (voir Fides 02/03/2018).
En rappelant le tournant démocratique imprimé par les Accords de paix d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile, les Evêques soulignent que, depuis 2015, la démocratie est en crise. Cette année-là en effet, le Président Nkurunziza s’est présenté à nouveau aux élections pour briguer un troisième mandat, en violation de la Constitution et des Accords précités, provoquant une très grave crise politique, institutionnelle, sociale et économique, qui a poussé des millions de burundais à se réfugier dans les pays voisins.
La nouvelle révision de la Constitution va, selon les Evêques, à l’encontre de la Charte constitutionnelle elle-même. « De fait, il y a lieu de se demander si les dispositions de l’article 299 de la Constitution qui nous régit actuellement, ont été considérées et suffisamment prises en compte. Cet article stipule principalement qu’aucune procédure de révision ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais ou à la réconciliation. Selon ce que nous constatons, au lieu d’unir les Burundais, le travail qui a été fait et le Projet de Constitution qui en est issu, semblent avoir exacerbé les désaccords. A notre avis, comme nous l’avons déjà exprimé, le moment n’était pas opportun pour amender la Constitution de manière profonde » affirme le communiqué envoyé à l’Agence Fides.
En concluant la déclaration, les Evêques exhortent les burundais à ne pas se faire prendre par la panique. « Les élections passent et la vie continue. Quels que seront les résultats, si le "OUI" remporte, nous serons régis par la nouvelle Constitution, si le "NON" remporte, nous garderons celle qui nous régit actuellement. Ce qui importe c’est que les Burundais restent unis, qu’ils se soucient de sauvegarder la paix et qu’ils cherchent à faire progresser la démocratie ». (L.M.) (Agence Fides 09/05/2018)


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