ASIEMYANMAR - Message de Pâques de l’Archevêque de Yangon

lundi, 26 mars 2018 violence   minorités ethniques   réconciliation   evêques   droits fondamentaux   paix   justice   esclavage  

Ans

S.Em. le Cardinal Charles Maung Bo

Yangon (Agence Fides) –« Pâques est un jour d’espérance. L’obscurité semblait avoir enseveli le petit groupe de disciples du Christ mais la Résurrection a transformé tout le désespoir en une célébration de l’espérance. L’histoire humaine a changé ce jour-là. L’espérance constitue le secret de cette merveille. Nous, birmans, célébrons cette espérance qui guérit et nous renforce ». C’est ce qu’affirme le Message de S.Em. le Cardinal Charles Maung Bo, Archevêque de Yangon, publié à l’occasion de Pâques 2018 et envoyé à l’Agence Fides.
« Ce pays attend le miracle de l’espérance. Au jour de la Résurrection, les disciples et les femmes se rendirent à la tombe mais découvrirent que les pierres avaient été enlevées du sépulcre du Christ. Pâques consiste dans l’enlèvement des pierres dans nos vies personnelles et au sein de la société dans laquelle nous vivons – indique le Cardinal, citant « les nombreuses pierres qui doivent être enlevées des tombes du désespoir de notre nation ».
« La première pierre à déplacer – affirme l’Archevêque de Yangon – est celle de la haine. L’héritage spirituel de cette nation a été construit sur la grande vertu de la compassion. Cependant, l’incitation à la haine a été utilisée par une petite frange de la société pour tuer des frères ». En invitant à la réconciliation, le Cardinal rappelle que « la voie de la vengeance n’est pas celle de Jésus, qui est radicalement différente. Lorsque la haine et le refus l’ont porté à Sa passion et mort, Il a répondu par le pardon et la compassion ».
La deuxième pierre à éliminer est « la pierre de l’injustice ». « Lorsqu’il n’existe pas de justice, il ne peut y avoir de paix. Aucun pays ne peut imposer la paix à sa population. La paix fleurit lorsqu’elle se trouve plantée dans la justice. La vie du Christ a été dépensée pour soutenir la justice. Des millions de personnes sont enterrées dans la tombe de l’injustice économique dans ce pays. Des milliers sont ensevelis comme des esclaves modernes dans une migration vers les pays voisins » note-t-il.
Le troisième poids à déplacer consiste dans le conflit ethnique, observe le Cardinal. « Nous faisons appel au gouvernement et à tous les groupes ethniques afin qu’ils s’éloignent du conflit » affirme le message. « Nous avons eu une guerre qui a duré six décennies. Le conflit a mutilé ce pays, faisant fuir trois millions de jeunes. La paix est l’unique chemin à suivre », ajoutant, en citant le Pape François que « l’avenir du Myanmar doit être la paix, une paix basée sur le respect de la dignité et des droits de chacun, sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité, sur le respect de l’Etat de droit et d’un ordonnancement démocratique qui permette à chaque individu et à chaque groupe d’offrir sa contribution légitime au bien commun ».
Le texte conclut : « Le message de Pâques est clair. L’Eglise est un instrument de paix et œuvre avec toutes les parties intéressées en faveur d’une paix construite sur la justice. L’Evangile que nous prêchons est surtout un message de guérison, de réconciliation et de paix. Au travers du sang de la croix du Christ, Dieu a réconcilié le monde avec Lui et nous a envoyé pour être messagers de la grâce guérisseuse. Ici, au Myanmar, ce message a un écho particulier dans la mesure où ce pays s’efforce de surmonter les divisions profondément enracinées pour construire l’unité nationale ».
En tant que chrétiens en Birmanie, « nous accompagnons les personnes dans leur Carême interminable et nous entreprenons le pèlerinage sacré de la paix en participant et en soutenant la Conférence sur la paix de Pang Long. L’Eglise se servira de son influence locale et internationale pour promouvoir une paix durable basée sur la justice » remarque le Cardinal Bo. « Les joies et les souffrances de la population de ce pays sont celles de l’Eglise du Christ qui, par la Résurrection, a vaincu la mort » et « enlève les pierres qui ont piégé notre peuple ». (PA) (Agence Fides 26/03/2018)


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