ASIE/INDE - Agressions de chrétiens indiens au cours de la période de Noël

jeudi, 4 janvier 2018 droits fondamentaux   minorités religieuses   liberté religieuse   islam   hindouisme   extrémisme   politique  

New Delhi (Agence Fides) – Les communautés chrétiennes en Inde ont subi au moins 23 attaques pour des motifs religieux au cours de la période de Noël, ce qui a provoqué la peur et blessé les fidèles. C’est ce qu’affirment des sources locales de l’Agence Fides. Le pasteur protestant Prabhu Kumar a déclaré à Fides : « Jamais aussi loin que remonte ma mémoire nous n’avons fait l’expérience d’autant d’intolérance que ce que nous vivons actuellement ».
Parmi les épisodes les plus graves, au Rajasthan, 20 militants nationalistes hindous ont attaqué une célébration de Noël régulièrement autorisée, malmenant les fidèles. Au Madhya Pradesh, un autre incident a impliqué 30 catholiques qui entonnaient des chants de Noël. Après cette attaque, le Président de la Conférence épiscopale indienne, S.Em. le Cardinal Baselios Cleemis, a déclaré : « La confiance des chrétiens indiens envers le gouvernement s’érode actuellement ».
Les chrétiens demandent le respect de la Constitution, qui garantit la liberté de religion. Les extrémistes hindous sont devenus plus audacieux au cours de ces derniers mois. « Il s’agit de l’un des temps de Noël les plus violents de l’histoire récente des chrétiens en Inde » affirment-ils.
Entre temps, le Vishwa Hindu Parishad (littéralement Conseil mondial hindou), l’un des plus importants groupes nationalistes hindouistes, a décidé d’intensifier sa campagne de « ghar wapsi » (« retour au bercail ») en reconvertissant de force les dalits chrétiens à l’hindouisme, affirmant qu’une augmentation des conversions forcées dans l’ensemble de l’Inde a été constatée, sachant que ces dernières seraient en particulier l’œuvre de chrétiens. Lors d’une récente conférence tenue en Orissa, dans l’est de l’Inde, le VHP a condamné « la vague de conversions d’hindous sous la menace, par la tromperie et l’intimidation » intéressant tout le pays. Selon l’organisation, les missionnaires chrétiens et les organisations musulmanes envoient de l’argent en Inde depuis l’étranger en adoptant différents moyens pour attirer ou contraindre les hindous, en particulier les dalits et les membres des populations tribales, à se convertir, mettant en danger « l’existence même des hindous ».
Le VHP note que « la population musulmane s’accroît à un rythme plus rapide que la population hindoue et qu’en 2050, l’Inde comptera la plus large population musulmane du monde », agitant le spectre du « danger djihadiste », affirmant que « les djihadistes sont en augmentation dans des Etats tels que le Bengale et le Kerala, grâce à la politique mise en œuvre par les partis au pouvoir ».
Les accusations lancées par les groupes radicaux hindous sont réfutées par des intellectuels et des observateurs qui les qualifient de « prétextes pour attaquer chrétiens et musulmans en Inde ». « Plus que les chants et les fêtes de Noël, ce qui est pris pour cible est le pluralisme de la société indienne » relève pour Fides Ram Puniyani, activiste pour les droits fondamentaux. « L’approche des groupes extrémistes hindous doit être contrecarrée avec décision par le biais des principes démocratiques » observe pour Fides John Dayal, écrivain et activiste catholique. (PA) (Agence Fides 04/01/2018)


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