ASIE/INDE - Violations des droits et trafic de mineurs dans le nord-est de l’Inde

mardi, 10 octobre 2017

Dispur (Agence Fides) – L’Etat indien de l’Assam résulte être le cœur du trafic d’êtres humains dans le pays, avec 1.494 cas enregistrés soit 22% de l’ensemble de tous ceux constatés en Inde. Les données en question ont été diffusées par une recherche du National Crime Records Bureau (NCRB) 2015, qui montre une augmentation démesurée des abus sur les mineurs et de la violation des droits de ces derniers dans le nord-est du pays. En 2015, a été enregistrée une croissance de 250% des cas de trafic de mineurs au sein des Etats du nord-est, en majorité en Assam. De ce total de 1.539 cas enregistrés en 2015, 1.494 ont eu lieu en Assam. Le nombre total des cas enregistrés en 2014 était de 435 alors qu’en 2013, il était de 186. Dans l’Etat d’Assam, est également enregistré le plus fort nombre de trafic de mineurs, avec 317 victimes, soit 38% du total national. Toutefois, ces données doivent être considérées comme le sommet de l’iceberg.
Au cours de ces dernières années, la police a effectué différentes arrestations liées au trafic d’êtres humains. Les catastrophes fréquentes, naturelles ou d’origine humaine, le chômage, la migration et le trafic d’êtres humains, la violation des droits des enfants, les conflits etc. constituent tous des problèmes émergents en rapide évolution au sein de la région nord orientale. Les Etats du nord-est de l’Inde, Assam, Manipur, Mizoram et Arunachal, sont les principales plaques tournantes du phénomène du trafic d’êtres humains et viennent souvent sur le devant de la scène. Selon une récente enquête du Assam’s Crime Investigation Department, à compter de 2012, les enfants originaires de l’Assam portés disparus ont été 4.754 dont 2.753 fillettes.
Le travail des mineurs et l’exploitation sexuelle constituent les principaux facteurs du trafic des enfants. De l’étude, il ressort qu’au cours de la seule dernière année, au moins 129 jeunes filles ont été contraintes à se prostituer par des trafiquants. Comme cela a été indiqué à Fides, la Caritas Inde, au cours des récentes inondations et de la surveillance effectuée après les catastrophes, a découvert que l’inondation avait causé une migration désespérée des membres des familles alors que les enfants avaient été attirés par les trafiquants.
La fermeture du Tea garden représente une autre raison qui rend la région fertile pour le travail des mineurs et le trafic d’êtres humains. Le 27 septembre dernier, la Caritas Inde a organisé une rencontre à Guwahati avec des partenaires sélectionnés de l’Assam qui travaillent à Silchar, Tezpur, Dibrugarh, Arunachal Pradesh et Guwahati, en compagnie d’IMPULSE de Meghalaya, afin de comprendre le problème et de planifier une intervention dans les Etats d’Assam et d’Arunachal. En partageant des expériences et des informations recueillies par le biais d’autres organisations sur le phénomène, la Caritas Inde et ses partenaires ont identifié comme point de départ d’une potentielle intervention au profit des mineurs des problèmes tels que l’analphabétisme, le trafic pour travail et exploitation sexuelle outre la migration de jeunes filles et garçons.
Ainsi que l’explique la Caritas Inde, dans la région nord-est du pays, le trafic de femmes et d’enfants se déroule à l’intérieur des Etats de la région et des autres Etats de l’Inde mais aussi au travers des frontières du Myanmar, du Bangladesh et du Népal, à cause de différents motifs, économiques et sociaux, parmi lesquels, selon les ONG s’occupant de l’éducation des communautés vulnérables pour abattre les facteurs facilitant le trafic des êtres humains, émergent la pauvreté et le chômage, la crise de l’économie traditionnelle, la militarisation et le conflit armée, l’urbanisation, l’immigration, l’évacuation, la proximité de la frontière internationale et l’afflux de personnel de sécurité, d’hommes d’affaires etc. (PN/AP) (Agence Fides 10/10/2017)


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