AMERIQUE/BRESIL - Approbation de la réforme du travail malgré l’opposition de l’Eglise et d’autres institutions

jeudi, 13 juillet 2017 travail   droits fondamentaux   politique   corruption  
Approbation de la réforme du travail malgré l’oppo

Approbation de la réforme du travail malgré l’opposition de l’Eglise et d’autres institutions

Brasilia (Agence Fides) – Le Sénat brésilien a approuvé par 50 voix contre 26 la réforme du travail du Président Temer, projet de pointe et principal écueil politique du gouvernement au cours de l’année passée. Le texte, qui a provoqué d’innombrables manifestations et trois grèves générales, vise à moderniser le marché du travail brésilien et à stimuler l’économie qui, malgré des signes d’amélioration, demeure encore dans la pire situation de crise de ces dernières décennies. Un groupe de Sénateurs a fait obstacle au Président du Sénat au moment de débuter la session concernant la mise aux voix de la réforme. La séance a été suspendue pendant six heures et le vote n’a finalement été possible qu’à 22.00 locales du 11 juillet.
La Conférence épiscopale brésilienne (CNBB), ainsi qu’onze autres institutions, avait critiqué durement le texte de la réforme en ce qu’il octroie beaucoup de pouvoirs à l’employeur sans protéger le travailleur. La CNBB avait publié une note dans laquelle elle signalait que le texte contenait des propositions inconstitutionnelles et mettait en évidence le fait qu’il représentait une grave régression au plan social. Voici seulement quelques jours, le Président de la CNBB, S.Em. le Cardinal Sergio da Rocha, Archevêque de Brasilia, avait expliqué que la CNBB discutait de la crise brésilienne. « La crise politique ne doit pas continuer ! » (voir Fides 04/07/2017) avait-il affirmé, dénonçant la corruption présente dans le pays et l’arrogance des autorités qui ignoraient l’opinion publique.
Parmi les nouvelles mesures de la réforme du travail, certaines rendront difficiles les réclamations des travailleurs envers les entreprises, faciliteront l’embauche de personnes privées à des postes clefs, élimineront des taxes jusqu’ici payées aux syndicats de manière obligatoire – on notera qu’au Brésil existent 17.082 syndicats contre 100 en Argentine – permettront aux accords intervenus entre employeur et salarié d’avoir la précédence sur des dispositions de loi, ce qui permettra de se mettre d’accord sur des horaires de service pouvant atteindre 12 heures par jour. (CE) (Agence Fides 13/07/2017)


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