AFRIQUE/NIGERIA - Les enlèvements de prêtres et de religieux, un « assaut contre l’Eglise »

jeudi, 7 juillet 2016 prêtres  

Le Père John Adeyi, enlevé et assassiné

Abuja (Agence Fides) - La récente vague d’enlèvements de prêtres et de religieux constitue « un assaut contre l’Eglise » affirme le Père Sylvester Onmoke, nouveau Président de l’Association des prêtres diocésains du Nigeria (Nigeria Catholic Diocesan Priests Association, NCDPA).
Le cas le plus dramatique est sans conteste celui du Père John Adeyi, Vicaire général du Diocèse d’Otukpo, dans l’Etat nigérian de Benue, enlevé le 24 avril (voir Fides 29/04/2016) dont les restes ont été retrouvés deux mois plus tard, le 22 juin, dans les environs du complexe de la Ogbadibo Local Government Education Authority d’Otukpo, sa ville natale.
Ses ravisseurs avaient demandé une rançon pour libérer le prêtre et bien que la famille du Vicaire général ait remis la somme demandée, le prêtre n’a pas été libéré. Son corps a ensuite été retrouvé désormais en décomposition.
Le 23 juin, a été enlevé le Père Julius Gospel Inalegwu, alors qu’il se trouvait dans sa Paroisse Saint Joseph de Jitan – Dutse, au sein du Tudun Wada Local Government Council, dans l’Etat de Kano. Selon S.Exc. Mgr John Namaza Niyiring, Evêque de Kano, ses ravisseurs ont demandé une rançon de 20 millions de Naira (63.898,65 €uros).
La corruption et la soif d’argent qui afflige la société nigériane continue à constituer l’une des causes principales des enlèvements de prêtres, selon le Père Onmoke. Le Président de l’Association des prêtres diocésains du Nigeria critique le mauvais exemple fourni par des hommes politiques et des fonctionnaires corrompus qui, étalant leur richesse, obtenue de manière illicite, poussent d’autres personnes à rechercher de l’argent facile et ce par tous les moyens. A cela s’ajoute, selon le prêtre, la frustration répandue au sein de la population à cause du chômage et du manque de versement des salaires des personnes qui travaillent.
Le Père Onmoke demande au gouvernement de garantir la sécurité de tous et de mettre en place des politiques permettant de faire front aux maux du pays, invitant par ailleurs les fidèles à prier afin que les prêtres et les religieux soient protégés de la menace des enlèvements. (L.M.) (Agence Fides 07/07/2016)


Partager: