Monrovia (Agence Fides). « Nous sommes préoccupés pour nos consoeurs et pour la souffrance que cette situation dramatique cause à toute la population du Libéria. Nos consoeurs sont en bonne santé et continueront leur fonction pastorale et sociale dans la mission de Monrovie en s’occupant des malades et des pauvres. Aujourd’hui nous pouvons seulement prier intensément et espérer que, grâce à la bonne volonté de tous, on trouve vite une solution qui mette fin à la souffrance des civils ». Ces paroles ont été prononcées lors d’une entrevue avec l’Agence Fides et sont de Soeur Françoise Massy, Conseillère générale des Franciscaines Missionnaires de Marie (FMM). La mission des soeurs à Monrovia a été attaquée et saccagée et les trois religieuses ont trouvé refuge à l’hôpital où elles prêtent service.
Un autre ordre religieux engagé activement à Monrovia est l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, (Fatebenefratelli), qui gère l’hôpital St. Joseph’s Catholic Hospital. Cette structure est le point de référence pour l’assistance et l’activité hospitalière de tout le pays, surtout depuis que la majorité de la population s’est tranférée au sud de la ville où se trouve l’hôpital. C’est de là que nous est parvenu le témoignage dramatique du père Josè Antonio Soria : « L’hôpital manque d’eau, de lumière, de nourriture, et surtout de médicaments : nous sommes obligés de faire sortir les personnes les moins atteintes pour faire face à cette situation extrême ».
Dans un communiqué envoyé à l’Agence Fides, l’Ordre Hospitalier précise que « l’hôpital se situe en face de l’océan : 140 lits qui deviennent 200 en cas d’urgence, situation coïncidant avec les affrontements armés. L’hôpital offre les services de médecine interne, de chirurgie générale, de pédiatrie, d’ophtalmologie, d’obstétrique et de gynécologie où travaille le seul médecin spécialiste de tout le pays ».
« Parmi les 80 médecins du Libéria, en effet, seulement 26 travaillent actuellement et dans des conditions extrêmes » dit le communiqué. « La surface sur laquelle opérer est très vaste : sur trois millions de Libériens, plus d’un million vit à Monrovia, concentré au sud de la ville où arrivent également les réfugiés de Sierra Leone et de Côte d’Ivoire. Monrovia, habituée à une population de 350.000 habitants, se trouve en condition de surpopulation et les services, déjà insuffisants, ne sont pas en mesure de subvenir à toutes les nécessités. Des écoles, des églises et des magasins ont été occupés par des exilés complétement démunis : les enfants arrivent à l’hôpital avec de graves problèmes de malnutrition, d’anémie, de pneumonie, de malaria et on est souvent obligé de les mettre à trois dans un lit, faute de place ».
Les Fatebenefratelli, présent à Monrovia depuis 1963, garantissent aujourd’hui une présence fixe, faisant preuve de dévouement et de courage. Le Père Antonio lance un appel : « on manque de médicaments : seringues, antibiotiques, pénicilline, poches pour les transfusions de sang et matériel pour les opérations chirurgicales ».
(L.M.)(Agence Fides, 24 juillet 2003)