ASIE/PAKISTAN - Mise en évidence de 50 cas de blasphème infondés et organisation de procès rapides de la part de la magistrature du Pendjab

vendredi, 13 février 2015

Lahore (Agence Fides) – La magistrature du Pendjab, en collaboration avec la police et le gouvernement de la province, a rédigé une liste de 50 cas de personnes faisant actuellement l’objet d’un procès pour blasphème et qualifiées de « victimes des déclarants », indiquant de ce fait le caractère infondé des accusations. Les cas en question ont été choisis parmi les 262 procès pour blasphème actuellement pendant devant les différents tribunaux du Pendjab, de 2010 à ce jour. Les présumés blasphémateurs – dont certains appartiennent aux minorités religieuses – sont incarcérés et les procès à leur encontre n’ont pas commencé pour différentes raisons (manque de preuves, absence ou indisponibilité des avocats, conditions économiques des inculpés ou infirmité mentale de ces derniers).
Un Comité ad hoc, placé sous la responsabilité du Secrétaire du Parquet général du Pendjab, Rana Maqbool, s’est réuni ces jours derniers afin de discuter de « modalités spéciales » en vue d’un procès rapide permettant de garantir l’acquittement, la remise en liberté et la plus grande sécurité des inculpés, accusés injustement, dans des circonstances caractérisées par un usage manifestement abusif de la loi.
Parmi les hypothèses, se trouve la constitution du gouvernement du Pendjab en tant que partie civile dans les procès, ce qui lui permettrait de prendre lui-même la défense des prétendus blasphémateurs. Pour ce faire, des avis de chercheurs et d’experts de toutes les écoles de pensée islamiques sont actuellement recherchés afin d’éviter de possibles réactions et contestations. Cette approche « constitue une lueur d’espoir pour ceux qui sont faussement accusés de blasphème » affirme l’organisation Human Rights Watch dans une note parvenue à Fides. Selon des activistes au Pakistan, « il est très positif que des institutions telles que la magistrature et le gouvernement reconnaissent les usages abusifs de la loi sur le blasphème et cherchent un chemin rapide permettant de résoudre les cas des victimes de l’injustice ». (PA) (Agence Fides 13/02/2015)


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