ASIE/MALAISIE - Décision relative à l’usage du terme Allah et prise de position de l’Archevêque de Kuala Lumpur en la matière

jeudi, 22 janvier 2015

Kuala Lumpur – « Nous sommes déçus par cette décision qui, en quelque manière, était prévisible. Nous espérons cependant qu’il pourra en naître un bien pour notre avenir. Nous nous en remettons à la Providence et à ce que le Seigneur voudra nous réserver en ce qui concerne la vie de notre communauté ». C’est avec ce regard de foi, malgré le caractère négatif de la décision prise par la Cour Suprême, que s’exprime devant l’Agence Fides S.Exc. Mgr Julian Leow, Archevêque nommé de Kuala Lumpur, qui se trouvera à Rome en juin prochain pour recevoir le pallium des mains du Saint-Père.
Hier, la Cour suprême de la Fédération de Malaisie a rejeté le recours présenté par l’Eglise catholique à propos de l’usage du mot Allah en tant que terme pour indiquer Dieu dans les colonnes de l’hebdomadaire catholique Herald. La Cour suprême, troisième degré de juridiction, n’a pas examiné la question au fond mais s’est limitée à établir l’existence ou non de vices de forme dans le cadre des précédentes procédures. Les cinq magistrats du collège ont voté à l’unanimité, niant la possibilité de toute nouvelle action légale dans la mesure où « il n’existe pas de vices de procédure » dans le cadre des procès précédents. La décision de premier degré avait été favorable à l’Eglise mais, en appel, la Haute Cour avait émis une décision en faveur du gouvernement malaisien, interdisant l’usage du mot Allah dans les colonnes de l’édition en langue bahasha malaysia du Herald, langue dans laquelle les fidèles chrétiens ont recours au terme Allah pour définir ou invoquer Dieu.
Interpellé par l’Agence Fides, S.Exc. Mgr Julian Leow affirme : « En tant que chrétiens en Malaisie, nous chercherons à être unis pour œuvrer toujours en faveur du dialogue et de l’harmonie entre les ethnies et les fois. Ce procès est fini, après sept ans de batailles légales. Nous voulons le laisser derrière nous et aller de l’avant avec foi. L’espoir que nous nourrissons est que la compréhension et le respect réciproque constituent toujours un point fondamental de la coexistence sociale et religieuse en Malaisie ».
« Il est vrai que ce terme (Allah) – souligne Mgr Leow – représente un point important pour les deux tiers de la population catholique malaisienne qui parlent et célèbrent le culte dans la langue locale, le bahasha. Ce que nous espérons et demandons est que la décision soit limitée dans ses effets aux colonnes du Herald ».
L’Eglise en Malaisie rappelle aujourd’hui ce qui a été indiqué par le passé, y compris par des représentants du gouvernement malaisien (voir Fides 18/10/2013) qui était la contrepartie dans le cadre de la procédure judiciaire. En 2007, en effet, ce fut le Ministère de l’Intérieur qui interdit au Herald d’utiliser le mot Allah. « L’interprétation de la décision – précise l’Archevêque – ne doit pas être étendue aux liturgies, au culte et à la Bible. Nous espérons que cela sera décidé de manière définitive, même si nous voyons que quelques-uns souhaiteraient l’entendre de la sorte ». (PA) (Agence Fides 22/01/2015)


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