AFRIQUE / CONGO (REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE) - « Le gouvernement minimise l’assaut de dimanche dernier, pour sauver le processus de paix. Un acte de responsabilité pour assurer un avenir meilleur au pays » déclare un missionnaire à l’Agence Fides)

jeudi, 1 avril 2004

Kinshasa (Agence Fides) - Le mystère demeure toujours sur ce qui s’est passé à Kinshasa dans la nuit du 27 au 28 mars, quand un groupe armé a attaqué deux casernes, une base navale sur le fleuve Congo, et l’aéroport de Ndolo. « Les agences internationales de presse avaient tout de suite parlé de coup d’Etat ; mais le gouvernement déclare qu’il s’est agi d’une tentative de déstabilisation des institutions de transition » déclare à l’agence Fides le Père Loris Cattani, Xavérien, qui a une grande expérience au Congo. « L’impression est que l’on veut apaiser le ton pour ne pas compromettre le processus de paix et le travail du gouvernement de transition ».
La République Démocratique du Congo se trouve à un moment délicat du processus de pacification, après l’installation du gouvernement d’unité nationale formé sur la base des accords de Sun City en Afrique du Sud. L’exécutif doit préparer les élections législatives et présidentielles qui se tiendront en 2005. Le gouvernement comprend des représentants des principaux groupes de guérilla qui sévissent dans la partie orientale du pays où, depuis 1988, la guerre civile a fait au moins 3 millions de morts.
« Dans la presse congolaise, on a fait les hypothèses les plus disparates sur les auteurs des attaques déclare le Père Cattani. Dans un premier temps, on avait dit que c’était des militaires mécontents parce qu’ils n’avaient pas été payés ; mais cette hypothèse a été aussitôt démentie. On a parlé ensuite d’anciens membres de la Division Spéciale Présidentielle (DSP), la garde prétorienne du défunt dictateur Mobutu, qui se sont réfugiés au Congo-Brazzaville tout proche, et qui auraient mené l’opération pour contraindre le gouvernement à les intégrer de nouveau dans l’armée nationale ».
Même si le Ministre des Affaires Etrangères du Congo-Brazzaville a nié que les attaquants soient partis de son pays, l’impression générale c’est que les anciens membres de la DSP, sont en quelque sorte impliqués dans cette affaire. Sur les organes d’information, on a cité les noms de représentants du gouvernement de transition qui auraient été mêlés ; mais le Président Joseph Kabila et son entourage semblent vouloir jeter de l’eau sur le feu, et ne confirment pas les indiscrétions de la presse ».
« Mon impression, c’est que l’on veut continuer à aller de l’avant avec le processus de transition. Il s’agit d’un acte de responsabilité de la part du Président pour assurer un avenir meilleur à la République Démocratique du Congo ». (L.M.)
(Agence Fides, 1° avril 2004, 35 lignes, 447 mots)


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